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Le Lundi 12 janvier 2015 à 9:35

« Ce que nous laissons faire là-bas, nous le récoltons ici »


C’est ce qu’a déclaré sur Mediapart Jean-Pierre Dubois, le président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme, quelques heures après les assassinats perpétrés au sein de la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier. Quelques minutes plus tôt, il citait le philosophe Spinoza : « Ni rire ni pleurer mais comprendre. » Essayons donc via quelques éléments d’information et de réflexion sous forme de revue de textes, de tenter de dépasser The question existentielle d’être ou de ne pas être Charlie. Et de se détourner des « médias d’information continue ».  (2 530 mots)

Par Jacques-Olivier Teyssier

Un drone Reaper à Kandahar avant une mission dans le ciel d'Afghanistan (photo : Cpl Steve Bain ABIPP, licence Open Government Licence v1.0)

Ma journée du 7 janvier n’a pas commencé vers midi. Elle a commencé vers 9h. En fait, elle aurait dû même commencer le 2 janvier. Ce jour-là, j’aurais dû apprendre, si j’y avais prêté attention, que le ministre de la défense français, Jean-Yves Le Drian, avait claironné (AFP) : « Je commanderai en 2015 un système supplémentaire, c’est-à-dire trois drones supplémentaires. » Des drones Reaper – en anglais, reaper correspond ici à « faucheuse », l’allégorie de la mort, selon Wikipedia – qui permettent déjà aux États-Unis de perpétrer des exécutions extrajudiciaire – voire des crimes de guerre selon Amnesty international – au nom de la « guerre contre le terrorisme ». Et souvent de tuer des civils (lire par exemple : « Les drones ont tué au moins 400 civils au Pakistan depuis 2004″, lemonde.fr, 19/10/2013). « Avant, je n’avais pas peur des drones. Mais maintenant, dès que je les entends voler au dessus de ma tête, je me demande… Serai-je la prochaine à mourir ? » s’interroge Nabeela, pakistanaise de huit ans, petite-fille de Mamana Bibi, 68 ans, victime d’un drone américain, citée par Amnesty international (octobre 2013).

« 32 civils tués dont 6 enfants et 5 femmes depuis le 23 septembre »
Mais non, ma journée du 7 janvier, a bien commencé le… 7 janvier. Quand, vers 9h, j’ai lu sur lemonde.fr à propos de la seule coalition contre l’organisation de l’État islamique dont la France fait partie, que « fin octobre, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, Rami Abdel Rahmane, avait indiqué que les bombardements aériens avaient tué 32 civils, dont 6 enfants et 5 femmes, depuis le 23 septembre ». Cela ne m’a pas empêché quelques dizaines de minutes plus tard d’aller faire un petit footing près de chez moi dans un parc ensoleillé. Et terriblement paisible. Mais vers 11h40, une douleur sourde est apparue à mon mollet. Puis elle est très vite devenue suffisamment aiguë pour m’obliger à rentrer devant mon ordinateur. Et apprendre la tuerie perpétrée vers 11h30 à Charlie hebdo et de suivre la suite des tragiques événements.

Ma journée du 7 janvier aurait pu aussi commencer en octobre à la lecture du Monde diplomatique qui écrivait : « Les bombardements occidentaux en Irak et en Syrie annoncent une campagne de longue durée contre l’Organisation de l’État islamique. La rhétorique de l’administration Obama rappelle chaque jour davantage celle du président George W. Bush, dont la politique a mené au désastre actuel. Elle est d’autant plus dangereuse que les États-Unis rassemblent une coalition très hétéroclite autour d’objectifs politiques obscurs. »

Elle aurait pu encore commencer le 20 juillet, à la lecture de la BBC qui rappelait les débuts d’Al Qaïda : « Pendant le jihad anti-soviétique [en Afghanistan dans les années 80], Ben Laden et ses combattants ont reçu des financements américains et saoudiens. » (traduction : Mj) Ma journée du 7 janvier aurait pu commencer le 14 mai 1948, date de la création de l’État d’Israël et par conséquent du conflit israélo-palestinien (au moins 1 500 civils palestiniens tués dont plus de 500 enfants lors de la seule opération de l’été 2014 menée par Israël, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies). Ou même à la fin du XIXe siècle et la naissance du second empire colonial français et ce que la France y a fait.

Quartiers populaires
Elle aurait aussi pu commencer en 2004, année depuis laquelle je tente de faire du journalisme et de raconter la relégation sociale, les discriminations, la pauvreté, les problèmes de logements et d’emploi dans les quartiers populaires de Montpellier (quelques liens au bas de l’article). Ou bien plus tôt, lorsque le chômage de masse s’est installé en France et que je n’étais pas bien grand.

Ma journée du 7 janvier s’est finalement terminée (provisoirement) le 11 janvier quand je suis tombé sur ce texte de Saïd Bouamama, sociologue, qui écrit : « Comprendre et analyser pour agir est la seule posture qui peut permettre aujourd’hui d’éviter les instrumentalisations et dévoiements d’une émotion, d’une colère et d’une révolte légitime. » Titré « L’Attentat contre Charlie hebdo : l’occultation politique et médiatique des causes, des conséquences et des enjeux », le texte balaye beaucoup d’aspects que l’émotion suscitée par les actes de ces derniers jours, n’a pas permis de faire émerger. Pas sûr ceci dit, que ces aspects soient débattus en pleine lumière dans les prochains jours.

Extraits :

  • « La France est une des puissances les plus en guerre sur la planète. De l’Irak à la Syrie, en passant par la Libye et l’Afghanistan pour le pétrole, du Mali à la Centrafrique, en passant par le Congo pour les minerais stratégiques, les soldats français contribuent à semer la mort et le désastre aux quatre coins de la planète. »
  • « Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le discours de légitimation des guerres s’est construit essentiellement sur le « danger islamiste » contribuant au développement d’une islamophobie à grande échelle au sein des principales puissances occidentales, que les rapports officiels eux-mêmes sont contraints de constater. Dans le même temps, ces guerres produisent une solide « haine de l’occident » dans les peuples victimes de ces agressions militaires. Les guerres menées par l’occident sont une des principales matrices de la bête immonde. »
  • « Les stratégies des puissances occidentales en général et françaises en particulier, se déploient sur deux axes : le renforcement d’Israël comme base et pivot du contrôle de la région, et le soutien aux pétromonarchies réactionnaires du golfe. »
  • « Ces facteurs internationaux se conjuguent à des facteurs internes à la société française. Nous avons déjà souligné, plus haut, l’islamophobie d’État, propulsée par la loi sur le foulard en 2004 et entretenue depuis régulièrement (discours sur les révoltes des quartiers populaires en 2005, loi sur le niqab, « débat » sur l’identité nationale, circulaire Chatel et exclusion des mères voilées des sorties scolaires, harcèlement des lycéennes en jupes longues, interdiction des manifestations de soutien au peuple palestinien, etc.). »
  • « L’approfondissement du clivage entre deux composantes des classes populaires dans une logique de « diviser ceux qui devraient être unis (les différentes composantes des classes populaires) et d’unir ceux qui devraient être divisés (les classes sociales aux intérêts divergents) » est le quatrième profil du ventre de la bête immonde. »
  • « Une telle matrice est à l’évidence propice à l’émergence de trajectoires nihilistes se traduisant par la tuerie à Charlie Hebdo. Extrêmement minoritaires, ces trajectoires sont une production de notre système social et des inégalités et discriminations massives qui le caractérisent. »

Mais avant j’étais tombé sur cette vidéo publiée sur le blog de Quartier libres, un « collectif de militant-e-s de quartiers, de journalistes, d’universitaires qui tou-te-s vivent, travaillent, ou militent en banlieue » dont on m’avait notamment recommandé cet article : « Ça faisait longtemps que Charlie Hebdo ne faisait plus rire, aujourd’hui il fait pleurer. » Où il est notamment écrit : « Charlie Hebdo bénéficie d’un capital symbolique encore important à gauche : il est encore considéré comme antiraciste et incarnant la liberté d’expression par de nombreuses personnes. Ce n’est pas Minute ou Le Figaro qui ont été visés. Les tak-tak savent que si la digue antiraciste de gauche saute, alors c’est toute l’Europe qui bascule dans le déchaînement d’une violence raciste symbolique et physique dont les musulmans sont les premières proies. »

Pause musicale, donc :

« Soyez ce que je vous demande de ne pas être »
On m’a aussi recommandé une tribune d’Olivier Roy, un chercheur spécialiste de l’Islam, publiée dans Le Monde (9/01). Extrait : « Pourquoi s’interroge-t-on autant sur une radicalisation qui ne concerne que les marges ? Parce qu’on impute à la population musulmane une communautarisation qu’on lui reproche ensuite de ne pas exhiber. On reproche aux musulmans d’être communautarisés, mais on leur demande de réagir contre le terrorisme en tant que communauté. C’est ce qu’on appelle la double contrainte : soyez ce que je vous demande de ne pas être. Et la réponse à une contrainte ne peut être qu’inaudible. »

Très vite, il est apparu que l’émotion et l’unanimisme allait tout balayer. BC, un lecteur dArrêt sur images, l’a très vite détecté. Ainsi le 8/01, il écrit : « Mais cet unanimisme émotionnel, quasiment institutionnel [...] j’ai l’impression qu’on a déjà essayé de me foutre dedans à deux reprises. […] Vous n’arriverez pas à reconstruire la « communauté nationale » sur ce seul principe [celui de la liberté d'expression], fût-il essentiel. Je vous le dis, vous n’y arriverez pas. Car ce n’est pas ÇA notre problème. Notre problème, c’est de faire en sorte qu’il n’y ait plus personne en France qui n’ait tellement plus rien à espérer et à attendre de son propre pays natal au point d’en être réduit à n’avoir pour seule raison de vivre que de tuer des gens en masse, chez nous ou ailleurs. »

« Ce n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein »
Abdelkrim Branine, rédacteur en chef de Beur FM, a déclaré sur Mediapart (7/01, vers 1h29 de la vidéo) : « En tant que journaliste, citoyen et aussi en tant que musulman, personne de culture musulmane ou « musulman d’apparence » pour paraphraser un ancien président de la République, ce qui est venu accompagner cette horreur, c’est la peur. Parce que ce n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein. On a terminé l’année avec Zemmour, on l’a commencé avec Michel Houellbecq. Avec une obsession encore une fois de l’Islam. Il est hors de question de remettre en cause liberté d’expression, tout ça, on est bien d’accord. On est dans le débat démocratique.

Et c’est la peur. Lorsqu’on entend des politiques ou le président de la République parler d’unité nationale, on dit oui mais on sait très bien que ces dernières années il y avait un « nous » et il y avait un « vous ». Je ne suis pas un porte-parole mais je pense que les musulmans rêvent d’être inclus dans ce « nous », dans cette unité nationale. Je me souviens des dernières horreurs qu’on a eu avec Daesh et cette campagne « not in my name » [pas en mon nom]. « Not in my name » d’accord, en tant qu’humain, citoyen, Français, tout ce que vous voulez mais pas en tant que musulman. On l’a dit tout à l’heure : gangsters, pourriture, des monstres. […] Aujourd’hui, il faut renvoyer chacun à ses responsabilités. Là, aujourd’hui je suis entouré de journalistes. J’en suis heureux. J’attends le jour d’après. Demain, les jours qui vont venir. Et les Unes. Des quotidiens. Des magazines. Des hebdomadaires. Et là je saurai si on est vraiment dans cette unité nationale dont le président de la République a parlé ou si en est dans l’amalgame qu’on a eu à déplorer ces dernières années. »

Le même jour, c’est Mathias Delori, chercheur au CNRS, qui publie un texte sur son blog de Mediapart titré : « Ces morts que nous n’allons pas pleurer. » Il écrit  : « Ces cérémonies [de commémoration] nous enseignent quelles vies il convient de pleurer mais aussi et surtout quelles vies demeureront exclues de cette économie moderne et humaniste de la compassion. »

« Charlie Hebdo, pas raciste ? Si vous le dites… »
Pour aller à l’encontre de l’unanimisme ambiant, on peut également citer le très long papier d’Olivier Cyran, un ancien journaliste de Charlie Hebdo, paru le 5 décembre 2013 sur article11.info titré : « Charlie Hebdo, pas raciste ? Si vous le dites… » Pointé du doigt, Olivier Cyran a dû écrire sur Twitter le 11 janvier : « Criquer l’évolution d’un journal ne veut pas dire que l’on souhaite à ses collaborateurs de finir déchiquetés à coups de kalach. On ne critique bien que ce qui est bien vivant. J’espère que ce n’est pas trop difficile à comprendre, même sous régime d’union sacrée. » Je lui ai apporté tout mon soutien. Article 11 a pour sa part rédigé un texte et l’a positionné en préambule du papier d’Olivier Cyran. Il y est notamment écrit : « Il fallait que ces choses soient dites, et qu’elles le soient ainsi – avec méthode, rigueur et intelligence, tout le contraire d’un procès facile. »

Sur les conséquences sécuritaires de ces événements, ils ont été plusieurs à mettre en garde contre  « un Patriot act à la française », une loi étasunienne votée après le 11 septembre décriée pour ses atteintes aux libertés individuelles, notamment pour ses restrictions de la… liberté d’expression. Dès le 9 janvier, la Quadrature du net faisait part de ses inquiétudes dans un texte titré : « Charlie hebdo : Non à l’instrumentalisation sécuritaire. »

« Ces paniques, provoquées par certains attentats, savamment exploitées par la réaction »
Le journaliste
Pierre Alonso rappelait sur Twitter la publication de son article d’Owni du 17 octobre 2012, une « description en une infographie interactive de la mécanique antiterroriste française, mise en place en 1986 au lendemain d’attentats et qui ne cesse de se durcir après chaque action terroriste. Par souci d’efficacité ? » Papier qui se termine par une citation de Francis de Pressensé, futur président de la Ligue des droits de l’homme, qui écrit en 1898, aux lendemains de l’adoption des lois scélérates : « La France a connu à plusieurs reprises, au cours de ce siècle, ces paniques, provoquées par certains attentats, savamment exploitées par la réaction et qui ont toujours fait payer à la liberté les frais d’une sécurité menteuse. » Sur Twitter, le 11 au matin, le ministère écrivait déjà : « Déterminés à lutter contre l’usage dévoyé d’Internet par les filières terroristes. » Valérie Pecresse (UMP) écrivait pour sa part en fin de matinée : « Il faudra bien entendu un Patriot Act à la française. Il faut une réponse ferme et globale. »

Les récupérations politiques ont été nombreuses. Est-il utile de rappeler ici le cirque parisien de chefs d’États aux pratiques pour le moins contestables, venus manifester en bus depuis le Palais de l’Élysée ? À Montpellier, on peut citer Philippe Saurel, le maire (divers droite) qui, après avoir posé avec les élus de sa majorité devant la mairie ET devant l’hôtel de la métropole avec des pancartes « Je suis Charlie » sans oublier d’en publier les photos sur sa page Facebook (ici et ici), après avoir diffusé un communiqué le 7 janvier où il écrit notamment « l’élu que je suis connaît l’importance du travail de la presse pour relayer l’action publique. C’est un élément fondamental dans une République libre », convoque Thomas Jefferson, troisième président des États-Unis : « Notre liberté dépend de la liberté de la presse et elle ne saurait être limitée sans être perdue. » Alors que les lecteurs de Montpellier journal savent que ses administrations refusent depuis longtemps de communiquer, au mépris de la loi – et de la charte Anticor qu’il a pourtant signée – des documents administratifs à Montpellier journal. Rappelons également qu’il a attaqué en justice le quotidien Libération pour un titre tout au plus médiocre.

Citons enfin le préfet Pierre Bousquet de Florian qui déclarait dès le 7 janvier : « Notre pays est touché au cœur dans l’une de ses libertés fondamentales : la liberté de la presse. » Préfet qui a interdit Montpellier journal de conférences de presse à la préfecture (lire : Un article ne plaît pas au préfet ? Il interdit de conférences de presse) Bref, les déclarations et les manifestations, c’est bien. Maintenant voyons la suite. Et ça pourrait ne pas être triste. Ou l’être terriblement. Mais on continuera à essayer de comprendre.

[Mise à jour le 16 janvier : suite à une remarque d'un lecteur, je précise que ce papier ne visait nullement un équilibre mais seulement à faire entendre des points de vue (mais évidemment pas tous) qu'on n'avait pas entendus jusque-là (et d'ailleurs il y en a eu bien d'autres) et ne pas parler des choses qu'on avait entendu mille fois les jours précédents. C'est pour ça que je parlais de "quelques éléments d’information et de réflexion sous forme de revue de textes" dès le début. L'emploi du "je" voulais également indiquer la subjectivité de l'article.

L'absence de débats en France, après les attentats, sur "les opérations extérieures" menées par la France et leurs conséquences sur le développement du jihadisme, est par ailleurs frappante. Savez-vous que les parlementaires ont voté la prolongation de la participation de la France à la coalition contre l'organisation de l’État islamique ? Que les parlementaires du Front de gauche ont émis de vives réserves ? Non ? C'est normal les médias ont plus parlé des députés chantant la marseillaise que de ce débat (voire pas du tout) alors que ces opérations (donc ce vote) impliquent pourtant notamment l'engagement dans le Golfe du porte-avions Charles-de-Gaulle et de "douze avions Rafale standard F3, neuf Super-Étendard modernisés (SEM), un avion de guet Hawkeye et quatre hélicoptères" accompagnés "de la frégate antiaérienne Chevalier-Paul (avec, pour la première fois à son bord, un hélicoptère de combat Caïman NH-90), du pétrolier ravitailleur Meuse, d'une frégate anti-sous-marine britannique, le HMS Kent, et d'un sous-marin nucléaire d'attaque".]

[Màj le 21/01 à 14h34 : Philippe Saurel a annoncé ce midi qu'il retirait sa plainte contre Libération.]

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15 commentaire(s)

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  1. xtel said
    on 12 janvier 2015

    à 12 h 31 min

    Merci!
    Est-ce que tu as hésité avant de publier cet article, de combien de temps as-tu eu besoin pour t’affranchir d’une auto-censure née de l’ambiance manichéenne dominante?

  2. Jacques-Olivier Teyssier said
    on 12 janvier 2015

    à 13 h 39 min

    Je n’ai pas vraiment hésité. J’ai juste attendu ce que je pensais être le bon moment. Il m’a aussi fallu un peu de temps pour collecter.

  3. Percival said
    on 12 janvier 2015

    à 13 h 47 min

    Bravo. Un texte juste, à faire circuler ! (c’est vrai qu’on se demandait pourquoi aucun texte ne venait, et qu’on – enfin, je – pensait/s que vous preniez un peu de recul pour éviter de contribuer à l’hystérie médiatique.

  4. JBM said
    on 12 janvier 2015

    à 13 h 47 min

    Autant la fin du papier me semble légitime autant je me désolidarise complètement de la première moitié qui est un poncif d’extrême gauche récurent.

    Il y a malheureusement au fil du temps une vraie dérive politique dans vos dossier qui, me concernant, me font douter de la sincérité journalistique des interprétations qui y sont rapportés.

    Autant je peux apprécier les vrais articles d’investigation qui permettent au lecteur de faire son propre avis et donc prendre position, autant je n’adhère absolument pas à des prises de position politiques déguisées en article de presse.

  5. Jacques-Olivier Teyssier said
    on 12 janvier 2015

    à 13 h 54 min

    JBM : eh bien gardez seulement ce que vous trouvez intéressant. Et je n’ai d’ailleurs jamais demandé aux lecteurs de Montpellier journal d’être solidaires des articles publiés ici. Il ne manquerait plus que ça !

    Enfin, je ne cherche pas à écrire des articles « légitimes ». D’ailleurs je me demande bien ce que c’est, un article « légitime ».

  6. mjulier said
    on 12 janvier 2015

    à 20 h 00 min

    Je suis relativement d’accord, quoique sans connaître le détail des interventions militaires françaises. L’achat de drones tueurs est alarmant. Les militaires français ne voient pas que les USA ont perdu toutes leurs guerres avec ces armes?

    Mais je conteste le rangement des lois sur les signes religieux à l’école, et sur le voile intégral, parmi des attaques contre l’islam. L’école publique s’est toujours voulue neutre, longtemps via l’uniforme, et certainement sans signe politique ni religieux. Quant au voile intégral, le simple humanisme imposait de l’interdire.

    Et vous parlez de la récupération politique. Mais le cortège était vraiment apolitique. Saurel était là avec sa pancarte « je suis Charlie »? Eh bien c’était un individu comme un autre! Et quand Saurel et De Bousquet applaudissent cette mobilisation populaire, ils vous donnent des armes pour dénoncer, demain, les obstacles qu’ils mettront à votre travail.

  7. Jacques-Olivier Teyssier said
    on 12 janvier 2015

    à 22 h 09 min

    mjulier : Je parlais de la récupération politique des événements en général. Pas seulement de la manifestation. Avez-vous vu cette vidéo encore en une du site de la métropole aujourd’hui, où on voit Philippe Saurel et Christian Fina, les deux responsables de la non communication de documents administratifs (à vous y compris), avec une pancarte « Je suis Charlie » ?

    Ceci dit, ce qu’il s’est passé à la manifestation de Paris avec les chefs d’états était quand même notable. N’oubliez pas qu’il restait potentiellement 62 millions de personnes devant les chaînes d’infos (et qu’elles ont largement parlé des têtes connues en particulier de la tête du cortège). Et je ne compte pas les personnes dans d’autres pays.

    Si Philippe Saurel était un individu comme un autre, comment se fait-il que je l’ai vu sur la grosse photo de Midi Libre (p 4) à environ 3 mètres de la tête de cortège ? Pourquoi une écharpe tricolore ? Et les dizaines de tweets des conseillers municipaux de la majorité ?

    Sur les obstacles, il me semble que je n’ai pas attendu demain. ;-)

  8. mjulier said
    on 12 janvier 2015

    à 23 h 19 min

    Je ne cautionne pas les efforts de Saurel qui se montre, ni de Orban qui se fait passer pour démocrate, ni de Netanyahu qui explique aux Français de confession juive qu’ils doivent quitter le pays, ni même de la Gazette qui se fait passer pour un journal libre.

    Mais est-ce si grave? Il y a eu 4 millions de citoyens dans les rues de France, et pas le moindre incident. Face à une telle marée populaire, les politiciens n’étaient que de simples spectateurs, quoi qu’ils fassent.

  9. Jacques-Olivier Teyssier said
    on 13 janvier 2015

    à 8 h 58 min

    Non, non. Ce n’est pas si grave.

  10. loulozano said
    on 13 janvier 2015

    à 15 h 19 min

    Sans vouloir te cirer (trop) les pompes, premier article intelligent sur The question que je lis… Je me sens un peu moins seul du coup

  11. yanhel said
    on 13 janvier 2015

    à 16 h 22 min

    Merci JOT, je me sens également moins seule, enfin…dans le concert médiatique qui commence à me donner carrément la nausée. Car Dimanche dernier je me suis sentie comme Sofia Loren dans une journée particulière d’Ettore Scola. https://www.youtube.com/watch?v=7pXCXwP5Ex0 Cet article, justifie pleinement mon abonnement à Montpellier Journal. Quand je vois de plus, certains(s) des élus de l’équipe de Saurel brandir le: » je suis Charlie ». Les connaissant… je suis MDR!

  12. Jacques-Olivier Teyssier said
    on 13 janvier 2015

    à 16 h 45 min

    Merci !

  13. Montsoph said
    on 13 janvier 2015

    à 20 h 10 min

    Bravo et merci pour cet article, vraiment salutaire par les temps qui courent.

  14. Jacques-Olivier Teyssier said
    on 13 janvier 2015

    à 20 h 41 min

    Merci à vous pour vos encouragements.

  15. JED said
    on 14 janvier 2015

    à 18 h 41 min

    J’ai hésité à m’abonner, à cause du prix, bien que je sympathise avec Montpellier Journal depuis longtemps. C’est la lecture de cet article qui m’a décidé à m’abonner.