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Le Dimanche 8 février 2009 à 20:04

Qui en veut à Montpellier journal ?


« C’est pas moi c’est l’autre. » C’est un peu à ce jeu auquel on assiste entre l’agglo et la mairie d’un côté et des journalistes qui ne voudraient pas que Montpellier journal assistent aux conférences de presse, de l’autre. Nous publions les déclarations du directeur de la communication de la mairie, du directeur de la rédaction de Midi Libre et de Jean-Jacques Sarciat de Montpellier plus, sur le sujet.

La fameuse carte de presse (désolé pour la photo)Il y avait la raison officielle invoquée par l’agglo pour m’interdire l’accès aux conférences de presse : ma carte de presse est périmée depuis mars 2006. Vendredi, Cyril Lozano, directeur de la communication à la mairie, m’a éclairé un peu plus : « La tradition qu’on a mis en place, là, récemment c’est de ne pas faire d’ostracisme. C’est à dire de vous envoyer les communiqués de presse, de vous tenir informé parce qu’au regard du débat qui est en train de se faire autour de vous et que je suis aussi évidemment à mon niveau, on considère qu’il faut vous considérer comme quelqu’un qui effectivement tient un journal sur Internet qui est respectable, qui peut venir nous titiller – mais moi franchement ça m’empêche pas de dormir. Par contre, pour les conférences de presse, nous, ça nous pose un problème d’équilibre avec les autres qui, eux, se targuent d’avoir la carte de presse et des éditeurs qui ont pignon sur rue et qui veulent que ce cadre là soit le seul qui soit valable pour inviter qui que soit aux conférences de presse. (1)« 

« Des éditeurs qui ont pignon sur rue »
Il y aurait donc des journalistes « qui se targuent d’avoir la carte de presse et des éditeurs qui ont pignon sur rue » qui « veulent » que seuls les journalistes encartés ou représentants de médias dominants aient accès aux conférences de presse. Question de Montpellier journal : « Vous pouvez préciser de quels médias il s’agit, s’il vous plait ? » Réponse de Cyril Lozano : « Non, c’est les médias en général. Nous, c’est une espèce de règle qu’on s’est fixé au regard des débats qui viennent d’avoir lieu. » Et enfin, la sentence : « Donc ce que je vous demanderais pour aller jusqu’au bout de ma pensée, c’est de ne pas venir lundi. » Donc après l’agglo, je suis maintenant interdit de conférence de presse préparatoire au prochain conseil municipal.

La raison invoquée par le directeur de la communication n’est pas propre à la mairie. Interrogé hier par Montpellier journal, Aurel, membre du bureau du Club de la presse, nous a déclaré : « En bureau du Club, le 20 janvier, la représentante de l’agglo (2) a clairement indiqué qu’il y a des journalistes qui ont dit en substance, concernant leur participation aux conférences de presse : « C’est Teyssier ou moi. » Elle n’a pas précisé à quels médias appartenaient ces journalistes. » En tout cas, s’ils existent, ils semblent cruellement manquer de courage.

« Aucun embargo de notre part »
Mon regard se tourne naturellement vers Midi Libre et Montpellier plus puisque L’Hérault du jour, L’Agglorieuse et La Gazette m’ont apporté leur soutien et que France Bleu et France 3 n’assistent qu’épisodiquement aux conférences de presse, aux conseils d’agglo et municipaux. J’interroge donc, samedi, Philippe Palat, directeur de la rédaction de Midi Libre et en charge de la « coordination éditoriale » de Montpellier plus. « Ce n’est ni à Midi Libre ni à quelque autre institution de faire la police pour savoir si vous devez assister ou pas à une conférence de presse, me déclare-t-il. Ça ne nous pose vraiment aucun problème. Il n’y a absolument aucun embargo de notre part. Ce n’est pas à Midi Libre - et d’ailleurs je pense au passage que ce n’est pas à quelque média que ce soit – de vous interdire l’accès à une conférence de presse. On n’est pas là pour ça. »

Je demande alors à Philippe Palat de préciser s’il parle pour le journal Midi Libre ou pour le groupe Midi Libre. « Je n’ai pas casquette pour le groupe Midi Libre, répond-il. Pour là où j’ai casquette c’est à dire le titre Midi Libre et Montpellier plus – parce que vous voulez entendre ce nom de ma bouche (3) – je parle pour les deux évidemment où il n’y aucun problème de notre part pour que vous assistiez aux conférences de presse. Ce n’est pas parce que vous y assisterez que nous serons là ou que nous ne serons pas là. Vraiment, ce n’est pas notre souci. Que les choses soient claires puisque vous voulez évoquer ce sujet-là. Que ce soit clair dans votre esprit, qu’il n’y ait pas de tentative de manipulation des esprits : Midi Libre ne vous interdit rien, ne demande rien. Montpellier plus ne vous interdit rien, ne demande rien en ce qui vous concerne. »

Relations pas au beau fixe
Pour lever toute ambigüité concernant une éventuelle démarche individuelle, je contacte, ce soir, Jean-Jacques Sarciat, rédacteur en chef adjoint de Montpellier plus avec qui mes relations ne sont pas au beau fixe. Aurait-il menacé l’agglo ou la mairie de ne pas participer aux conférences de presse si moi j’y assistais ? « Non, pas du tout, répond l’intéressé. J’ai reçu un questionnaire du club de la presse (4). J’y ai répondu et j’ai dit que je n’avais rien contre le blog de Jacques-Olivier Teyssier, que vous pouviez vous exprimer, qu’il n’y avait pas de problème. Après, je parle de la carte de presse, des modalités de sa détention mais je n’en fais pas du tout un cas personnel. »

Qui sont donc ces mystérieux journalistes encartés et ces éditeurs qui « ont pignon sur rue » qui ont pu intervenir auprès de la mairie et de l’agglo pour que je sois interdit de conférence de presse ? Vont-ils se manifester ? Ou l’agglo et la mairie vont-elles se sentir un peu seules ?

► Mise à jour du 10 février à 15h20 : j’ai pu accéder hier à la table de presse du conseil municipal mais je ne sais pas les raisons de ce « geste » ni s’il implique une évolution de la mairie concernant les conférences de presse. J’ai sollicité Cyril Lozano ce matin mais il ne m’a, pour l’instant, pas rappelé.

► Mise à jour du 10 février à 20h00 : Suite à ma question, Cyril Lozano m’a fait passer le message suivant via son équipe : « On est toujours au stade de la réflexion sur la participation ou non des personnes qui sont dans votre situation, aux conférences de presse. On vous tiendra informé de l’évolution de notre réflexion. »

► Vous pouvez soutenir Montpellier journal.

► Voir aussi :

____________________
(1) Il faut noter que Cyril Lozano a eu la correction de m’appeler et ainsi de ne pas laisser le sale boulot à ses attaché(e)s de presse.
(2) D’après mes informations, la région n’est pas loin d’être sur la même ligne. D’ailleurs je ne reçois plus ses communiqués depuis plusieurs semaines.
(3) Soulignons que je n’avais pas encore prononcé le nom de Montpellier plus à ce stade de l’entretien.
(4) Reproduit ici.


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17 commentaire(s)

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  1. Phil B said
    on 8 février 2009

    à 22 h 04 min

    Il ne nous reste plus que les « journalistes » d’Harmonie, Montpellier notre ville et vivre en Languedoc -Roussillon !
    Pitoyable !
    J’espère que tes confrères, encartés ou non, auront les couilles pour boycotter les conférences de presse !

  2. Jeff said
    on 8 février 2009

    à 22 h 40 min

    En tous cas, si il y a « affaire », c’est qu’on estime que ce blog est lu. Et cette constatation me réjouit.
    Bon courage Jacques – Olivier.

  3. Je confirme que ce site est lu : près de 20 000 visiteurs uniques absolus depuis l’ouverture sachant que dans cette période il y a le lancement et les vacances de Noël, périodes de fréquentation plus faible. A noter aussi une pointe cette semaine à 599 visiteurs pour la seule journée du 4 février.

    Et la tendance est à la hausse depuis l’ouverture. A noter également que le site est référencé dans les actualités Google.

  4. Nicolas said
    on 8 février 2009

    à 23 h 01 min

    Il est évident que des « journaux » (si on peut appeler ça un journal) tel que Montpellier Plus ont de quoi se sentir menacer. Un webjournal tel que le votre est génant et tout ce qui est génant est dangereux. Des pseudos journalistes qui annoncent le jeudi 29 janvier que l’université paul valéry avait été occupée par une vintaine d’étudiants alors que l’université était vide cette nuit là devrait peut être se poser un jour la question suivante : Et si on sortait de nos bureaux pour une fois pour aller vérifier ce qu’on raconte ?
    Utiliser des sources non fiables, abuser et réabuser le public en calomniant parfois des mouvements étudiants ou autres, se reservir de photos déjà beaucoup trop usitées pour ne pas avoir à sortir de son bureau… voilà la politique malheureusement adoptée par certains… JJS se reconnaitra…

    Dès qu’un journaliste sort des chemins balisés le rouleau compresseur se met en branle. Face à ça il n’y a qu’une solution, continuer !

    Solidairement

  5. Robert said
    on 9 février 2009

    à 0 h 21 min

    Tu as tout mon soutien

  6. Anonyme said
    on 9 février 2009

    à 10 h 45 min

    Sauf erreur de ma partje n’ai pas vu
    Ojectif Languedoc Roussillon dont on voit souvent un représentant sur 7Ltv
    La Gazette Economique et Culturelle
    La lettre M

  7. Jean-Marie Dinh said
    on 9 février 2009

    à 14 h 26 min

    Dans le débat que le journaliste mène avec sa conscience, il ne peut compter sur aucune forme de soutien de sa hiérarchie; elle-même articulée à un réseau d’engagements complexe et lourd d’intérêts corrompus. Ce miroir déformant renvoie aux journalistes qui osent s’y regarder, toutes les difficultés liées à l’exercice de leur métier.

    En abordant les lois implicites pratiquées dans la plupart des médias français, un certain nombre d’obstacles s’opposent à une pluralité d’expressions journalistiques. Ce qui est très dommageable pour la démocratie.

    - Là où, justement, il pourrait être contrebalancé par le développement d’une presse de proximité indépendante, l’effet de la globalisation qui déploie ses lignes de forces des centres du pouvoir mondial jusqu’au plus petit village, se trouve relayé par les monopoles de la presse régionale opposés au travail d’investigation.

    - La fonction élective du journaliste professionnel se fait en France à partir des ressources que celui-ci peut tirer de son activité et non en fonction de l’activité elle-même. Ce qui plonge les collaborateurs de presse, et les initiatives plus indépendantes, dans une situation de dépendance et de précarité, et appauvrit la diversité des sujets.

    - Le développement de la spécialisation a rendu le débat quasi inexistant au sein des rédactions et cultive les relations clientélistes. Puisqu’à la différence du policier, le journaliste spécialisé doit entretenir de courtoises relations avec ses sources…

    Pour ces quelques raisons et d’autres… tu as tout mon soutien et ma reconnaissance pour le travail que tu mènes.

  8. Anonyme said
    on 9 février 2009

    à 16 h 16 min

    journaliste c’est un metier ou un statut?
    pourquoi ne vous mettez-vous pas en règle, et ne demandez vous pas votre carte de presse. ce n’est pas parce qu’on s’exprime ou qu’on ecrit qu’on peut se pretendre journaliste ou s’en prévaloir. Affichez vous comme simple citoyen, qui comme lus uns autres a le droit a penser et a parler… et demandez pas avantages auquel vous ne pouvez pas statutairement prétendre……

  9. Sans vouloir vous blesser, je crois que le sujet est un peu plus complexe que vous ne semblez le croire. Je vous recommande de lire attentivement les 4 articles, les réactions, les soutiens et les commentaires sur le sujet.

  10. LOU CLAPAS said
    on 9 février 2009

    à 22 h 07 min

    JEAN MARIE DINH QUEL TALENT

    J ‘ai beaucoup apprécié la qualité ET LA FINESSE
    D’ ANALYSE de Jean Marie Dinh
    Quel talent et quelle classe à la fois .

    « VRAIMENTBIEN CE JOURNALISTE »

    Un exemple à suivre par ses confrères DE LA GAZETTE DE MIDI LIBRE DE MIDI PLUS DE R3 DE FRANCE BLEU HERAULT ET DE TOUS CEUX QUI VONT A LA GAMELLE???

    A suivre….

  11. pierrot le zygo said
    on 10 février 2009

    à 16 h 45 min

    je te fais un coup de pub sur mes blogs 1200/jours
    pierrotlezygo.fr & laraiepublique.fr

  12. pierrot le zygo said
    on 10 février 2009

    à 17 h 09 min

    et en plus je viens de verser 20€, comme quoi la polémique peut rapporter (gros ce sera pour quand je gagnerais au loto)

  13. Anonyme said
    on 12 février 2009

    à 8 h 54 min

    Bon dossier de la l’Agglo-Rieuse sur le sujet cette semaine,l’union fait la force.

  14. Sophie R. said
    on 13 février 2009

    à 16 h 56 min

    Certains avancent que l’absence de carte de presse n’est pas un bon motif pour refuser Monsieur JOT. Soit… Pour se faire accrediter sur un événement sportif? Il faut etre titulaire d’une carte de presse. Pour pouvoir rentrer à l’assemblée nationale en tant que journaliste, il faut une carte de presse. Pour l’Elysée ? Il faut une carte de presse. Pourquoi les collectivités de Montpellier seraient une exception ?

  15. Eh bien il semble qu »il y ait au moins une collectivité qui ne soit pas d’accord avec vous puisque la région m’a indiqué, mardi, que je pouvais accéder à ses conférences de presse et à la tribune de presse au conseil régional. J’y reviendrai.

  16. Lo said
    on 16 février 2009

    à 12 h 41 min

    Quel mauvais esprit pour se retrancher derrière l’absence de carte de presse de JOT !
    Avec ce type de raisonnement on en arrive à une presse servile et insipide. Plus aucun journaliste ne pouvant être un autodidacte qui a appris son métier sur le terrain, dans l’expérience. Un journalisme de bureau. Un journalisme totalement formaté. un journalisme appris sagement sur les bancs d’école. Ecoles de journalisme privées einh ? Et qui seraient financées par qui d’après vous.
    Ou comment tuez le contre-pouvoir qui résiste encore face aux abus autocratiques (suivez mon regard local).
    Bravo à JOT pour son travail de terrain courageux et longue vie au journalisme sans carte de presse :)

  17. Guillaume Gouges said
    on 18 février 2009

    à 6 h 19 min

    Bonjour l’ami, tu as mon soutien. Content de voir tout le chemin parcouru depuis la Rue des Petites Ecuries en 2004.
    Voles leur dans les plumes! Je serais dorénavant un fervent lecteur dce ton web-journal.

    Amitiés
    Guillaume
    île Maurice