Fini les enquêtes sur la politique, l’environnement, la vie sociale, les médias, etc. J’ai décidé de partir m’installer à la campagne et je vais raconter cette aventure sur Montpellier journal. (820 mots)
Par Jacques-Olivier Teyssier
Plus de 12 ans à Montpellier, c’est long. Si j’ajoute 10 ans à Paris et les années d’études et autres, cela fait environ 30 ans que j’habite en ville et que mes dix doigts parcourent un clavier. Ce serait peut-être le moment de se mettre au vert et d’apprendre à faire réellement quelque chose de mes dix doigts. Cela fait plusieurs années que j’y songe et que j’en parle à mes amis – j’avais même fait une tentative en 2008 dans la vigne – il est maintenant grand temps de passer à l’acte.
Une maison à la campagne avec un potager
Le projet est pour l’instant très vague : le cahier des charges se limite à « une maison à la campagne avec un potager ». Mais en même temps déjà très riche de questions et d’apprentissages. Quel territoire ? Quels voisins ? Quel habitat ? Quelle production potagère ? Et d’autres qui en découlent : où trouver un lieu pas trop cher ? Comment faire pousser des légumes ? Quels moyens de transports ? Quelles activités ? etc.
Une chose est sûre : je n’aurai plus le temps de mener des enquêtes sur Montpellier et de les publier. Ça tombe bien, je n’en ai plus trop envie. Et le contrat aidé de Lucie s’est achevé en septembre. En revanche, je vais publier régulièrement des articles et des photos pour partager mon expérience. Je croise beaucoup de gens qui réfléchissent à s’installer à la campagne, qui aimeraient bien mais qui ne peuvent pas ou qui sont simplement curieux de savoir comment ça se passe ou qui souhaitent donner à leurs enfants le goût de la campagne : les joies, les difficultés, les opportunités, les choix, les lieux, les activités professionnelles ou non, etc. Ces articles s’adresseront surtout à eux. Il y a tant à raconter.
Interactions
À raconter mais aussi à échanger. Les lecteurs auront peut-être plus envie de poser des questions voire d’orienter mes recherches via des commentaires ou des messages qu’auparavant. Et ces interactions enrichiront nécessairement ma démarche. Je partagerai aussi mes sources d’information : livres, films, sites Internet, lieux de formation, « experts » dans leur domaine, etc.
Je commence dès maintenant en vous recommandant l’émission Terre à terre diffusée sur France culture de 2001 à 2016. Tiens, Ruth Stégassy qui la produisait et l’animait a annoncé cet été qu’elle partait « cultiver des céréales anciennes ». Mais on peut écouter toutes les émissions ici ou là. Par exemple une passionnante que j’ai écoutée récemment et qui traite du fonctionnement du sol : Les plantes bio-indicatrices. Ou celle-ci sur la Biodynamie et l’association Terre de liens.
En ce qui me concerne, jusqu’à cet été je ne faisais qu’entretenir péniblement quelques plantes ornementales, me contentais de rempoter du basilic et de faire germer des graines (ci-dessous) pour égayer mes salades.
Il y a une quinzaine de jours, j’ai décidé de passer sans tarder aux travaux pratiques. J’ai commandé des graines chez Kokopelli et à Jocelyne Taffard, une productrice d’Olmet (34), récupéré un peu de terre, acheté du terreau, des pots, tapé quelques mots sur un moteur de recherche et c’était parti : des plantations de radis, persil, coriandre, arroche (genre d’épinard) et de laitue sont apparues sur ma terrasse.
Cela fera sans doute sourire – avec j’espère une pointe de tendresse – ceux qui font ça depuis longtemps mais quelle joie quand on voit les premières pousses se frayer un chemin à travers la terre… Et pourtant, ce n’était pas mes premiers semis. Mais la magie a de nouveau opéré. Avez-vous déjà observé la taille minuscule d’une graine de laitue ? Quelle intelligence dans une si petite graine ! Ou encore des cotylédons (ci-dessous) ?
Quelques jours plus tard, un ami passe chez moi et observe mes plantations bidouillées. Je lui parle de la facilité de faire pousser des radis (ci-dessous) qui germent en moins de cinq jours et qu’on peut semer en ce moment. Il est reparti avec l’envie de faire ça avec ses enfants. Je ne pensais pas que les échanges voire la transmission de mon embryon d’expérience pourraient intervenir si tôt.
Mais les travaux pratiques ne se sont pas limités à ces quelques pots. Je vous parlerai peut-être dans de prochains articles de maraîchage à moins d’une heure à vélo de Montpellier, de participation à la construction d’une extension en bois de la maison d’un ami (ci-dessous), de passage dans des endroits pendant l’été voire de chénopode, de grelinette ou de BRF.
En attendant, revenons à vous, fidèles abonnés qui pour certains ont soutenu l’aventure L’Accroche dès… 2005. Et qui pourraient bien être désorientés par ma décision. Vous vous moquez de la campagne, des semences, des plantes, de potager, des petites bêtes qui sont dans le sol, de rénovation de l’habitat ? Pas de problème : vous pourrez vous désabonner en envoyant un simple message via la page contact. Dès maintenant, dans quelques jours ou dans quelques mois. Les prélèvements seront arrêtés et les abonnements payés en une fois pourront être remboursés s’ils ont moins de trois mois. [Mise à jour le 29/10 : la page contact ne semble plus fonctionner correctement depuis une durée indéterminée. Envoyez plutôt un message à cp@montpellier-journal.fr et assurez-vous d'avoir reçu un message indiquant que votre demande est bien prise en compte.]
Les personnes intéressées par l’aventure et/ou celles qui souhaitent que les 1400 articles des archives de Montpellier journal restent accessibles et/ou celles qui souhaitent me soutenir pour mes deux procès à venir – le prochain est le 17 octobre – peuvent rester abonnées.
Un grand merci à tous pour votre soutien passé et peut-être futur.
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20 commentaire(s)
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à 19 h 09 min
c’est pas l’accroche, mais la raccroche
tout mon soutien et bon courage.
à 19 h 42 min
Merci à vous pour votre fidélité.
à 19 h 54 min
Moi je suis triste : un des derniers médias indépendants de Montpellier, poil à gratter, honnête et aux enquêtes rigoureuses. Je serai orphelin.
Je ne peux m’empêcher de penser que les politiques auront eu votre peau; et en particulier le maire de Grabels, René Revol, avec ses sois-disantes valeurs d’humanisme, le seul homme politique à vous avoir fait un procès.
Je vous comprends aussi par certains côtés : ce doit être usant, lassant de faire le métier que vous faites, pour qui, pour quoi . Même si je n’étais pas d’accord sur tous vos articles, sur toutes vos prises de position (mais c’est cela la démocratie et la liberté d’opinion et d’expression), grâce à Montpellier Journal j’aurai appris des trucs et je me serai souvent couché moins con en vous lisant qu’avant de vous avoir lu
Bonne chance dans vos nouvelles aventures et merci encore pour tout ce que vous avez fait !
à 20 h 00 min
Merci pour votre message. Il y a bien sûr eu des interrogations sur le sens de ce que je faisais. Aujourd’hui il y a surtout une envie de m’installer à la campagne. C’est pourquoi je ne me suis pas attardé sur les raisons de ma décision car elles sont essentiellement personnelles.
à 20 h 44 min
Merci Jacques-Olivier pour cette grande décennie sur papier et sur écrans. La vie démocratique et médiatique locale y perdra, il est d’ailleurs dommage que toi et tes collaborateurs de passage aient été si seuls.
A bientôt pour suivre tes futures aventures. Tu peux compter sur moi.
à 20 h 54 min
Merci !
à 1 h 14 min
Oui bravo et bonne chance jacques Olivier, c’est évident ..
je te conseille le site de ADRASTIA en lien avec le livre comment tout peut s’effondrer..Quant au BRF, je m’y adonne aussi, on pourra échanger..
Amitiés
GS
à 6 h 35 min
N’oublie pas un poulailler avec un coq et des poules couveuses. Les poussins apportent un plaisir sans égal.
à 8 h 50 min
Merci Gilles, quand tu veux pour l’échange. Et merci pour le site que je ne connaissais pas.
bathlilo : j’aimerais bien avoir des poules. Elles apportent plein de bonnes choses.
à 10 h 29 min
Je respecte votre choix et vous souhaite du succès. Je le regrette pour moi et pour les habitants de la MMM car la presse de qualité, indépendante et impertinente devient rare autour de Montpellier. Personne pour reprendre le flambeau ?
à 21 h 43 min
Ce n’est pas l’envie qui manquait JED, mais pas si simple de naviguer seule dans ces eaux-là. Et puis je vous avouerais que continuer Mj sans JOT aurait été un gros challenge. Hâte de savoir comment les laitues s’opposeront aux radis pour la conquête du potager!…:)
à 11 h 14 min
Oui, Lucie, c’est sans doute difficile de succéder à JOT. Mais une fusion avec « Pas de roses sans épines » a-t-elle été envisagée en étudiant la viabilité économique ?
https://pasderosessansepines.com/
à 12 h 54 min
Décision courageuse, je regretterai ma lecture hebdomadaire, mais j’avoue que je suis moins intéressé par la conquête du potager. Vous êtes assez rapide sur l’avenir de Lucie : quels sont ses projets ? au vert également ?
à 12 h 24 min
Je laisse Lucie répondre à JED et Percival, si elle le souhaite.
à 19 h 36 min
Percival : le potager n’est pas le principal du projet.
à 19 h 45 min
Merci pour le plaisir de la lecture et le regard acéré sur l’actualité locale. Bonne chance dans votre nouvelle vie !
à 22 h 44 min
Merci, Nous !
à 20 h 37 min
JED, nous l’avons envisagé mais cela n’a malheureusement pas été possible. Percival…je suis plus dans le rouge que dans le vert en ce moment mais quelques nouveaux projets (différents de Mj) pourraient se mettre en place. Je ne manquerai pas de diffuser sur mon profil Facebook.
à 16 h 15 min
Votre magnifique travail va sérieusement nous manquer mais on va suivre encore quelque temps vos aventures à toi et Lucie et on vous souhaite bonne chance.
à 20 h 17 min
Salut, JOt
Ta plume, ton travail d’investigation et ton rôle d’empêcheur de tourner en rond vont bien nous manquer.
Cela dit, je te comprends. Après avoir quitté Anatome je suis devenu moi-même créateur de jardin. Que du bonheur!! (je suis disponible pour en parler avec toi)
En attendant je te souhaite courage et plein succés, Mais surtout, SURTOUT, continue d’écrire!.
Henri Meynadier