Le président de région a déclaré, ce matin, que la répartition du capital de la société aéroportuaire de Montpellier est « très bien ». Mais avant de répondre à la question insistante de Montpellier journal, il a d’abord répondu par une autre question : « Vous savez ce que ça veut dire fouille merde ? » Sinon, cela a été aussi l’occasion pour André Vezinhet de donner sa position sur l’aide aux compagnies low cost. Et le président du conseil général n’y est pas opposé si ce n’est pour des raisons juridiques.
Il a fallu revenir deux fois à la charge mais la réponse a fini par tomber. Il faut dire que le sujet – sensible – n’était pas à l’ordre du jour de la cérémonie de signature de « la convention d’objectif et de participation financière à l’opération Num’Hér@ult » à l’hôtel de région entre les présidents du conseil général et celui du conseil régional. Interrogé sur l’arrivée tardive de la région dans le capital de la société aéroportuaire et sur l’avancée des négociations dans la répartition des participations, André Vezinhet, président du conseil général, n’a pas le temps de répondre.
Georges Frêche intervient : C’est pas la question.
André Vezinhet : Aujourd’hui, nous sommes sur….
GF : On verra plus tard.
AV : … un problème de première importance.
Et ce dernier de repartir sur Num’Hér@ault. Mais, quelques minutes plus tard, Georges Frêche revient sur le sujet :
« Je ne voudrais pas évacuer votre question. Vous posez une question, il n’y a pas de raison de ne pas y répondre, pour partie. »
« Prendre la responsabilité de l’aéroport »
Puis le président de région explique : « Moi ce que je voulais, c’était prendre la responsabilité de l’aéroport. Finalement ce n’est pas possible parce que l’État veut s’en tenir à une vision globale pour les 10 aéroports français et donc il veut absolument suivre son calendrier. Son calendrier c’est de faire aujourd’hui 10 sociétés pour les 10 aéroports nationaux qui sont contrôlés par l’Etat au niveau de 60 % et de mettre les collectivités locales au niveau de 15 %. On pensait que ce n’était pas intéressant et puis finalement on a pensé que, comme l’agglo et la région participent – avec le département d’ailleurs – au financement de certaines lignes déficitaires, c’était dommage de se retirer parce que ça compliquait les choses. Donc nous y sommes allés mais nous ne perdons pas de vue l’essentiel c’est que l’État, conformément à ce qu’il a dit, va vendre ses parts dans deux ans. Et donc la région sera toujours candidate – si c’est moi qui suis aux affaires – pour récupérer la majorité des parts de l’aéroport. En attendant, je suis ravi que le conseil général qui avait envisagé, un moment – André Vezinhet vous le dira mieux que moi – de se retirer, il nous avait envoyé une lettre en disant que, sans se retirer du financement des lignes, il voulait un peu diminuer sa participation – là, il revient plein pot sur l’aéroport et je m’en réjouis.
AV : Il y a deux sujets différents quand même. Il y a le sujet de la société aéroportuaire et il y a le sujet du financement des lignes low cost, notamment.
GF avec un sourire : Ah ?
« On ne peut pas être absent du tour de table »
AV : Oui. Eh oui ! Ce sont deux sujets qui sont dissociés dans la réalité des choses. La société aéroportuaire est mise en place dans le cadre d’un aéroport qui bénéficie d’un classement national. Nous sommes le 10e et c’est une chance pour le département. Et pour la région. Je considère qu’on ne peut pas être absent du tour de table et de la discussion au tour de table lorsque nous envisagerons des évolutions stratégiques qui toucheront bien sûr la région, le département, les consulaires et l’État. C’est à ce titre et dans le sens de l’intérêt général, que j’ai fait acte de candidature.
Ensuite il y a le financement des sociétés low cost. Pour le moment, on est dans une espèce d’impasse juridique puisque financer des sociétés low cost, il y en a qui le font en prenant le risque de se faire épingler parce qu’on est border line, comme disent les Occitans, avec la réglémentation. Est-ce qu’on peut ? Est-ce qu’on peut pas ? Certains le font. Moi je sais que, quand, sur la destination Hérault, nous avons mis en place un dispositif avec le CDT [comité départemental du tourisme], nous avons eu des observations de la chambre régionale des comptes. Donc on ne peut pas éliminer ça. A l’heure actuelle, les acteurs principaux c’est-à-dire la CCI, l’Etat sont en train d’essayer de voir s’ils trouvent une stucture ad’hoc qui permettrait que les collectivités montrent de l’intérêt à accompagner les low cost.
C’est vrai que le low cost, dans notre région, c’est une chance extraordinaire. Que ce soit sur Carcassonne, Perpignan, Montpellier, Béziers ou probablement Nîmes demain, les low cost sont intéressés de venir parce qu’ils sont dans le secteur touristique qui est d’une grande attractivité et un secteur d’activité où, la démographie aidant, il y a des investisseurs qui peuvent venir et donc le low cost peut être une réponse intéressante. A ce moment là, si une structure ad’hoc se met en place, comme cela m’a été dit, moi, effectivement, je regarderai de quelle manière le département peut montrer son intérêt à l’accompagnement des lignes. Mais ce préalable étant réglé parce qu’il n’est pas réglé. Il y en a qui prennent des risques énormes en aidant directement les sociétés low cost. » Comme la région, l’agglomération de Montpellier ou la ville par exemple ?
Écouter le son :
« Le nouveau caprice de Georges Frêche »
Jusque là, pas de réponse à la question de la répartition du capital de la société aéroportuaire. Il faut dire que le sujet est un peu sensible. « Le nouveau caprice de Georges Frêche », titrait Midi Libre samedi en expliquant que le président de région, après avoir changé d’avis, voulait la totalité des 15 % prévus pour les collectivités. Ce qui aurait déplu au préfet. Finalement, la répartition proposée aurait été de 8 % pour le département, 6 % pour la région, 0,5 % pour l’agglo de Montpellier et 0,5 % pour les communes de l’Étang de l’or (dont Mauguio, la commune d’accueil de l’aéroport, fait partie). Mais selon Midi Libre de ce matin, c’était silence radio à la région. Georges Frêche allait-il accepter d’apparaître comme « inférieur » à André Vezinhet lui qui aime se vanter que la région est le premier investisseur régional ? Donc Montpellier journal repose la question :
JOT : Sur la répartition du capital de la société aéroportuaire, vous n’avez pas répondu à la question…
AV (agacé) : Mais monsieur le ministre tranchera. Monsieur le ministre…
GF : Vous savez ce que ça veut dire fouille merde ? [rire dans la salle]
JOT : C’est un compliment. Pour un journaliste (1).
GF : Oui… Enfin peut-être. C’était pas pour vous que je disais ça…
JOT : Au cas où.
GF : … c’était générique. Heu ! Heu !
Avant de revenir à la question : « Le capital est très bien. Ce qu’a fait le préfet est bien. D’ailleurs, c’est une solution transitoire. »
Écouter le son :
► Et si vous souteniez, même modestement,
Montpellier journal ?
________________
(1) Le compliment est sans doute involontaire de la part de Georges Frêche, agacé par une question qui n’était pas à son programme : « Fouille-merde » vient de l’américain « muckraker » qui a fini par désigner les journalistes d’investigation qui mettent en lumière les dysfonctionnements des pouvoirs politiques et économiques. Voir la définition de Wikipedia (en anglais).
19 commentaire(s)
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à 21 h 37 min
BRAVO JO TEYSSIER
C’est sans flatterie aucune que je vous adresse mes félicitations pour votre travail et votre courage.
Si tous les journalistes osaient poser ce type de questions et insister je reste vpersuadé que l argent de nos impots serait mieux utilisé.
Je ne voudrais pas généraliser mes propos à l’ensemble des journalistes qui se couchent mais dire que cela fait du bien de temps à autre de voir un journaliste se faire traiter de fouille merde par une SOUS-merde qui à défaut d’argument devient grossier
à 0 h 07 min
J.O.T. fait honneur à la profession, souhaitons qu’il continu à être ce journaliste pugnace trop inhabituel tant au niveau local que national. Et qu’il ne fréquente pas la table de nos élus et autres décideurs
Je ne connais pas le contexte de cette réunion mais s’il s’agit d’une conférence de presse et si Frêche fait ricaner des journalistes qui auraient du intervenir pour que Frêche explicite le sens qu’il donne à fouille merde le profession n’en aurait pas pâti.
à 1 h 23 min
Il s’agissait d’une conférence de presse mais je ne pense pas que le rire provenait d’un journaliste.
à 2 h 16 min
Quant à l’évolution de carrière de JOT, moi je lui souhaite chaleureusement d’être admis à la table des élus: on y mange bien parait-il. Monsieur Gypette, vous négligez l’importance des confessions qui ont le bon goût de se glisser entre une bouchée de Homard et une gorgée de Crozes-Hermittage!
à 9 h 07 min
RMC a Bourdin, Sud Radio Mazet,nous on a JOT,et c’est trés bien, continuez vous etes sur la bonne voix à l’anglo saxonne.
à 14 h 33 min
JOT, Le plus marrant c’est que Frêche, le connaissant, vous estime sans doute plus que les journalistes aux ordres qu’il emmène à New York mais comme il a plus besoin d’eux que de vous, il ne le dira jamais!
à 17 h 36 min
Monsieur le journaliste, votre mise en avant systématique devient ridicule : avez-vous un tel besoin de reconnaissance que cela ? La chose en devient touchante, et même pathologique.
à 18 h 24 min
@Stéphane M., l’anonyme : je suis content de vous avoir touché. Quant à votre analyse psychologique de comptoir, vous me permettrez de penser que ce site n’est pas l’outil le plus approprié pour la mener. Avez-vous si peu d’arguments pour avoir recours aux attaques personnelles ? Essayez donc de parler du fond, vous verrez ce n’est pas si difficile et bien plus intéressant pour les lecteurs de Montpellier journal.
Car vous ne semblez pas avoir compris l’important ici : Georges Frêche considère comme « fouille-merde » (sans doute au sens le plus péjoratif) un journaliste qui lui pose une question – qui plus est au cours d’une conférence de presse – , sur un sujet d’actualité correspondant parfaitement à son mandat électif. Si rapporter ce genre d’incident, c’est se mettre en avant, je l’assume totalement car je pense que ce comportement est significatif d’un certain rapport aux médias voire d’une certaine nervosité du candidat à sa propre succession. Et les citoyens doivent en être informés. Mais peut-être préfériez-vous que les journalistes « installés » et le pouvoir restent entre eux à faire leurs petites affaires ?
De plus, ma question n’était sans doute pas si inintéressante puisque la réponse du président de région a été reprise par La Gazette des communes.
à 19 h 10 min
Ah, je vois que je vous ai touché… puisque vous avez ressenti le besoin de répondre si vite et si longuement.
Ne vous méprennez pas sur le sens de ma contribution : il ne s’agit ni d’une attaque personnelle, ni de nier l’intérêt des questions que vous avez posées. Mais tout simplement de vous dire : arrêtez-donc de vous mettre perpétuellement en avant, faîtes votre travail qui est de poser des questions (des journalistes font cela quotidiennement à la radio, à la télévision, dans les journaux) et ne découvrez pas tous les jours l’eau chaude : bien entendu que pour les hommes politiques les journalistes sont des « fouille-merde » et des empêcheurs de tourner en rond ! C’est leur vocation !
J’ai, vous voyez, du mal à supporter parfois l’égo démesuré de Jean Daniel, alors, je vous en prie, un peu de modestie : nous n’êtes pas Jean Daniel, et ce n’est vous faire insulte que de dire cela. Bonne continuation.
à 19 h 33 min
@Stéphane M. : non, bien sûr, parler de « pathologie » n’est pas une attaque personnelle. Marche arrière toute ?
A nouveau, ce n’est pas de moi dont il est question mais des relations pouvoirs-médias dans cette ville. Les commentateurs qui vous ont précédé, l’ont, semble-t-il, bien compris. Mais peut-être êtes-vous envoyé pour les contrebalancer ? Nous ne le saurons pas puisque vous n’avez pas souhaité révéler votre identité.
Et puis c’est vrai quoi, tous les jours quand un journaliste pose une question à un homme politique, celui-ci lui demande s’il sait ce que ça veut dire « fouille-merde ». C’est banal. L’eau chaude, etc.
En tout cas, vous prenez du temps pour lire Montpellier journal et pour déposer des commentaires. Je suis flatté. Ma modestie en a encore pris un sacré coup… Mais bon je sais que vous continuerai à me lire parce que vous ne pouvez pas faire autrement que vous tenir au courant de ce qui se passe ici. C’est énervant, hein ? Encore un effort et vous allez faire un don…
à 21 h 37 min
STEPAHNE « .MILITANT SYMPATISANT OU ESCLAVE?
je pose la question?
A stephane M de répondre aux lecteurs de Montpellier Journal.
Pour l’instannt je ne porte pas de jugement sur toi Stépahane M comme TU le fais de manière éhontée sur un journaliste qui fait conscienceument son métier
JOT nous livre des infos et non de la propagande com comme la Gazette et bien d autres
Enfin Steph evites de venir parasiter ce site avec des questions de personne en essayant de destabiliser JOT ;tu ny arriveras pas pas plus que celles et ceux qui sont missionnés pour brouiller les messages. et ou bailloner ce site.
TCHAO et sans rancune
à 3 h 57 min
Mr M, vous dites n’importe quoi. Moi je trouve que JOT a été trop modeste sur cette action. A sa place j’aurais nommé cet article « [auteur] prends le gros Monsieur de la région à son jeu minable ». Ou encore « Bref et opportun, Moi, [auteur], prends un malin plaisir lors d’une conférence de presse à ridiculiser le gros Monsieur de la région en retournant à lui son insulte ». Ou encore « GrosMonsieurRégion:0 / [Auteur]: 1″. Ou encore « Pardon, sur ce coup je n’ai pas senti ma force… »
Soyez reconnaissant, Mr M, du professionnalisme sobre et désintéressé des journalistes-opposants actuels, car le jour où des guignols comme moi s’aventureront à jouer les journalistes, croyez bien que vous redécouvrirez le sens du mot EGO DÉÉÉÉÉÉÉÉMESURÉ… Amis, si un Voltaire tombe, un Ravachol sort de l’ombre à sa place….
à 21 h 28 min
Pour une fois qu’un journal n’est pas à la merci de la publicité, qu’elle soit économique ou institutionnelles, que ce journal fait avec peu de moyen et de personne ne subisse aucune contrainte politique permettant ainsi d’apporter une information dérangeante pour certains et amène donc un peu plus de démocratie applaudissons et laissons JOT travailler et ignorer les attaques des Stephane M. il y en aura tjrs et même des télécommandées …
à 21 h 10 min
De la censure ? Je préfère croire à une errueur informatique… J’avais ici même laissé un message où je disais que ce blog me semblait avoir un peu des pratiques staliniennes. Ainsi Stéphane M. a émis un avis critique sur votre media, et aussitôt on lui reproche de ne pas révéler son identité ! Alors qu’on ne fait pas ce reproche à Gypette, Asselin ou Palavasien qui eux pensent que Montpellier journal sans peur et sans reproches. De la même façon, dès qu’il y a un avis critique, cet avis ne peut être que « télécommandé ». C’est très décevant.
à 21 h 24 min
@Mireille : chaque fois que je supprime un commentaire, je le mentionne. Les habitués de Mj le savent. Donc je ne n’ai rien supprimé.
Quant à l’anonymat, c’est vrai que quand quelqu’un m’attaque, je préfère savoir qui il est ou au moins pour qui il travaille ou même sa profession. Et je pense que c’est une information qui serait intéressante aussi pour les lecteurs pour évaluer les motivations de l’attaque surtout quand elle est personnelle et de mauvaise foi.
C’est vrai que connaître l’identité de ceux qui me soutiennent serait aussi intéressant. Mais ce n’est pas ma priorité.
Enfin je note que si vous êtes déçu(e), c’est que, par ailleurs, vous appréciez Mj. Je vous remercie donc pour vos encouragements.
à 19 h 03 min
J’appréciais, mais si vous me prêtez de la mauvaise foi uniquement parceque je me permets d’émettre une petite critique, j’apprécie moins. Car une autre de vos façons d’agir me déplait : c’est ce besoin de toujours avoir le dernier mot, que je juge malsain. Quant à ma profession, je suis sans : je ne vois pas en quoi cela vous avance.
à 20 h 16 min
Sans profession ? Je n’en crois pas un mot.
Je ne vous prête pas de la mauvaise foi parce que vous me critiquez. Vous n’êtes pas la seule à l’avoir fait et je n’ai pas formulé cette critique à chaque fois. Mais je la maintiens, en ce qui vous concerne.
Vouloir avoir le dernier mot ? Peut-être. Si vous vouliez être positive, vous auriez pu dire : ce que j’aime bien sur Mj, c’est que le journaliste prend le temps de répondre à ses lecteurs. Allez donc voir sur le site de La Gazette ou sur celui de Midi Libre si c’est pareil.
à 22 h 35 min
Et en plus voue me traitez de menteuse ! Tchao, vous n’êtes déidément pas celui que je croyais.
à 23 h 25 min
Mais si, c’est bien moi. Souvenez-vous : celui qui veut toujours avoir le dernier mot…