Le dentiste de profession se réclame de Jean Jaurès mais ses décisions et ses déclarations, depuis son élection, paraissent bien éloignées de la ligne politique du fondateur du journal L’Humanité. (2 400 mots)
Par Jacques-Olivier Teyssier
« Je suis socialiste tendance Jean Jaurès. » Qui n’a pas entendu le nouveau maire de Montpellier faire cette déclaration avant et après son élection ? Ou encore parler de sa liste « citoyenne divers gauche écologiste » ? Beaucoup classent aujourd’hui Philippe Saurel comme « divers gauche » d’autant qu’avant d’en être exclu pour cause de candidature dissidente aux dernières municipales, il a passé de nombreuses années au PS, en particulier à une époque où ce parti était moins social démocrate – voire social libéral – qu’aujourd’hui. Mais est-ce justifié ?
« Libérer les hommes de la propriété oligarchique »
On le voit depuis plusieurs années déjà, des partis de droite et d’extrême droite se réclament de Jean Jaurès mais il suffit de lire, par exemple, son discours à la Chambre des députés le 21 novembre 1893, à l’occasion de la grève des mineurs de Carmaux, pour se convaincre qu’il était du côté du « prolétariat » contre « les capitalistes ». Ou encore de parcourir son éditorial du premier numéro du journal L’Humanité (18/04/1904) qu’il a dirigé jusqu’à sa mort, où il appelle de ses vœux « la grande transformation sociale qui doit libérer les hommes de la propriété oligarchique ». Citons enfin son « Discours à la jeunesse » en juillet 1903 où il affirme que le prolétariat, « à un système qui divise et qui opprime, entend substituer une vaste coopération sociale où tous les travailleurs de tout ordre, travailleurs de la main et travailleurs du cerveau, sous la direction de chefs librement élus par eux, administreront la production enfin organisée ». Voilà pour le socialisme « tendance Jean Jaurès ».
Comment qualifie-t-on aujourd’hui une politique de gauche ? Pour Emmanuel Négrier, politologue et directeur de recherche au CNRS, c’est une politique qui s’articule approximativement autour de « trois pôles » : « La maîtrise publique des secteurs d’intérêt général plutôt que la délégation au marché. » Deuxième pôle : « Une politique publique de gauche redistribue tout ce qu’elle peut depuis les populations les plus favorisées vers les plus défavorisées. » Dernier pôle : « Le refus de la concentration du pouvoir au contraire le partage du pouvoir dans des logiques de délibération et de représentation étendue de la population. » (Lire également ici une autre définition d’une politique de gauche par le chercheur).
Renouvèlement de la gestion privée d’une crèche municipale
Très souvent citée par les personnes interrogées et qui concerne le premier pôle : le retour en régie publique de la gestion de l’eau. Sauf que, dans ce domaine, comme le souligne Claude Avenante (PCF) ou Francis Viguié (Ensemble), le verre est à moitié vide puisque la régie ne concerne que l’eau et pas l’assainissement dont la délégation de service public (DSP) devrait être renouvelée pour sept ans. Beaucoup plus récemment, une délibération est passée totalement inaperçue alors qu’elle concerne un secteur qui avait fait beaucoup débat : la gestion d’une crèche. Le conseil municipal du 2 octobre a en effet voté le principe du renouvellement pour six ans de la gestion en DSP de la crèche Joséphine Baker (vers 1h04 de la vidéo). Seuls les élus Front national ont voté contre. À l’époque, l’argument principal avancé pour justifier ce mode de gestion était la difficulté de recruter des personnels. La DSP actuelle se termine en septembre 2015.
Le deuxième pôle est évidemment central et il aurait sans doute été repris à son compte par Jean Jaurès : la redistribution en vue d’une réduction des inégalités Et là, ça se complique franchement en ce début de mandat pour l’équipe Saurel. Mesure la plus récente : la décision de ne pas encadrer les loyers avec un soutien revendiqué aux entreprises du BTP (lire ici et ici). Commentaire de Michaël Delafosse (PS), adjoint à l’urbanisme de l’équipe précédente : « Les loyers dans la ville sont trop élevés pour beaucoup de Montpelliérains d’où la nécessité d’avoir une production juste en terme de logements sociaux mais il faut aussi agir sur le volet privé. Il ne faut pas balayer d’un revers de main la question d’un encadrement des loyers. »
Trop de constructions de logements sociaux prévues à Montpellier
Toujours dans le domaine du logement social où les demandes en attente se montent à environ 20 000 et ne cessent d’augmenter, il faut également rappeler l’annonce par celui qui est aussi président de l’Agglo, d’une révision du Plan local de l’habitat (PLH). Il considère en effet qu’il prévoyait trop de constructions de logements sociaux à Montpellier. Le programme du Front de gauche voulait faire l’inverse et augmenter significativement la construction de « vrais » logements sociaux par rapport à ce que prévoit le PLH actuel. Car pour le Front de gauche, avec le PLH actuel, il faudra « plus de 80 ans » pour résorber la liste des demandeurs de logement social, même si elle se stabilisait.
Concernant le logement social, citons enfin que malgré ses grandes déclarations de début de mandat, Philippe Saurel n’a toujours pas remplacé Claudine Frêche, la directrice d’ACM – et se garde bien désormais d’aborder le sujet – alors que la politique d’attribution des logements du bailleur social de l’Agglo, destinés aux plus pauvres, demeure pointée du doigt par l’instance nationale de contrôle des offices HLM. Point positif qui remonte d’acteurs du terrain : Robert Cotte, le nouveau président d’ACM, semble plus à l’écoute que Louis Pouget, son prédécesseur. Ce qui, il est vrai, n’est pas très difficile… Mais les actes tardent à venir.
Ses « amis » hommes d’affaires
Philippe Saurel n’a pas pour autant oublié de se faire abondamment photographier et filmer lors de la démolition de la tour H au Petit-Bard, le 14 avril. Mais il s’agit d’un projet hérité de l’équipe précédente. Et depuis, on attend toujours un projet ou même des signes d’intérêt du nouveau maire pour les quartiers populaires qui concentrent des populations très pauvres alors que, par exemple, il a passé un long moment à l’inauguration du magasin La Halle en compagnie de ses « amis » hommes d’affaire Marcel Salerno et André Deljarry. Lors du dernier conseil municipal, il a bien été question de la salle culturelle municipale Louis Feuillade du quartier de La Paillade. Philippe Saurel a informé les conseillers que la ville reprenait en direct la gestion de l’équipement : « Je pense qu’il faut conserver du service public à La Paillade. » Démarche spontanée ? Pas du tout : « Si nous voulons avoir des aides de l’État, il faut montrer que la Ville aussi apporte sur ces lieux, du service public », a expliqué le maire (vers 20′ de la vidéo).
Alors Philippe Saurel, comme Jean Jaurès, est-il du côté du prolétariat contre les capitalistes ? Il est permis d’en douter au vu de ses actes depuis 7 mois. Il y a ses rapports très proches et très arrangeants avec Louis Nicollin, Mohed Altrad, deux des plus grosses fortunes du Languedoc-Roussillon et présidents des deux plus gros clubs sportifs – privés, rappelons-le – de Montpellier. Il y a aussi son choix de faire un demi passage en régie publique de la gestion de l’eau et ainsi de permettre à la multinationale Veolia de préserver une partie de son chiffre d’affaires. Ou encore la poursuite des subventions aux compagnies aériennes low cost. Il veut montrer que malgré ses décisions, il « aime » la musique techno ? Il choisit – et le fait savoir lors d’une conférence de presse – I love techno, un évènement organisé par Live nation, « le leader mondial du spectacle » au détriment de Family piknik, un festival né à Montpellier qui dit vouloir s’appuyer « sur une philosophie toute autre que celle qui anime les gros festivals et les super-productions ».
Lobby du BTP
En matière de transport, on peut aussi rappeler son rapide rétropédalage sur la gare TGV, un symbole, s’il en est, de la puissance du lobby du BTP. Ou encore le choix d’amener le tramway à l’aéroport qui bénéficiera plutôt à des personnes aisées, sans parler des acteurs de la construction qui ne manqueront pas de saisir cette opportunité pour urbaniser le long des nouveaux rails. Citons enfin cet échange où, à l’occasion d’une conférence de presse le 27 mai sur des questions nationales, Montpellier journal aborde le sujet de la répartition du patrimoine entre public et privé ou entre riches et pauvres en faisant référence aux travaux de l’économiste Thomas Piketty. Philippe Saurel répond notamment : « La propriété est un droit naturel. » Avant de renvoyer la question de la répartition des richesses vers « les députés ». Au passage, mentionnons le fait que le maire qui avait convoqué une conférence de presse visant à présenter son analyse des élections européennes, a refusé de dire s’il avait voté pour ou contre le Traité constitutionnel européen.
Écouter l’intégralité de l’échange (où on pourra notamment se régaler des rires abondants de certains journalistes présents aux réponses de Philippe Saurel):
Il y a également, en ce début de mandat, et particulièrement cet été, une série d’annonces et de mesures qui sont en général mises en avant par la droite : en premier celles concernant « la sécurité ». Et Philippe Saurel n’a pas hésité à les mettre en scène avec conférences de presse à l’appui et a annoncé le recrutement de 50 policiers municipaux supplémentaires et la demande de renfort de policiers nationaux. En surfant, avec une méthode que ne renierait pas Nicolas Sarkozy, sur l’actualité dramatique – mais exceptionnelle à Montpellier – d’un double homicide fin août dans le quartier Lemasson.
70 nouvelles caméras de vidéosurveillance
Toujours en matière de sécurité, il y a eu la stupéfiante annonce de l’installation de plus de 70 nouvelles caméras de vidéosurveillance soit une augmentation de plus de 50 % du nombre de caméras existantes. Citons également l’augmentation de 30 % du nombre de contrôleurs de Tam (Transports de l’agglomération de Montpellier) voulu par Philippe Saurel lui-même (France Bleu Hérault, 17/09, vers 6’30′). Autre annonces, « plutôt classiquement à droite » selon Alex Larue, conseiller municipal UMP, celles visant « la propreté » avec grande messe devant la presse à l’hôtel de ville en présence de Laurent Nicollin de la société du même nom.
Michaël Delafosse (PS) souligne pour sa part deux points « qui ne sont pas des signaux qui participent, au niveau national, à conforter la gauche » : la présence de Lorraine Acquier, « adjointe au maire et notoirement une militante de la Manif pour tous ». Mais aussi : « Lors des dernières élections sénatoriales, une grande partie de l’engagement des grands électeurs que Philippe Saurel avait pu proposer ont permis de faire siéger un sénateur de plus [Jean-Pierre Grand] dans le groupe UMP. » On pourrait également souligner la grande connivence existant par exemple entre Philippe Saurel et Jean-Luc Meissonnier, le maire (divers droite, ex UMP) de Baillargues. Il suffit d’assister aux conseils d’agglomération pour s’en convaincre. Côté fréquentations, Claude Avenante (PCF) rappelle également la « sensibilité Valls » du maire de Montpellier, le premier ministre situé à l’extrême droite du PS.
Festivals techno
On ne peut pas dire non plus que l’attitude hostile de Philippe Saurel vis-à-vis des festivals de musiques électroniques puisse être qualifiée de gauche. Tohubohu du festival Radio France a été forcé de se tenir en intérieur (Rockstore) alors qu’il se tenait habituellement à Antigone. Le maire a également vivement attaqué Family piknik. Dans le domaine culturel, on peut également citer l’arrêt du projet du musée de l’histoire de la France et de l’Algérie à un moment où il n’avait plus l’orientation colonialiste du départ. Un geste envers l’électorat Pieds-noirs ? En tout cas, cette décision est citée par Claude Avenante (PCF) parmi « les éléments qui nous chagrinent beaucoup ».
Mais il doit bien y avoir des mesures vraiment de gauche prises par l’équipe Saurel depuis son élection ? Interrogé pour qu’il fournisse une liste de ce genre de mesures à Montpellier journal, le cabinet du maire n’a pas donné suite. Mais alors qu’en pensent ses opposants ? Alex Larue (UMP) : « Je n’ai pas vu de mesures que personnellement je qualifierai de gauche. » Julie Frêche (PS) : « Ce n’est pas à moi de répondre, il y a un président de groupe. » Qui est ? « Patrick Vignal. » (1) Patrick Vignal (PS) : « Ça fait six mois qu’il est aux affaires, pour l’instant j’observe et je regarde. » Francis Viguié (Ensemble) : « On est loin d’un socialisme à la Jaurès. On est plutôt dans une situation de continuité que de rupture sur l’ensemble des questions. » Sachant que Francis Viguié ne considère pas que la politique menée par les précédentes équipes était une politique de gauche.
Non augmentation des taux d’imposition
Mentionnons quand même une mesure qui pourrait être considérée comme de gauche : la non augmentation des taux d’imposition alors que l’UMP et le Front national avaient promis, pendant la campagne des municipales, de les baisser. Certains diront que la baisse des tarifs du tramway est une mesure de gauche. Problème : elle ne concerne pas tous les tarifs (certains ont augmenté) et elle n’a pas été effectuée sous condition de ressources. Conséquence : par exemple les étudiants issus d’une famille riche en bénéficient au même titre que ceux dont par exemple les deux parents sont au RSA (lire Tramway : les étudiants pauvres grands oubliés des nouveaux tarifs de l’Agglo). Même chose pour la gratuité des activités périscolaires. Rappelons qu’Emmanuel Négrier avait qualifié de « mesure de droite », le TER à 1€ ou le don d’un ordinateur portable à tous les lycéens.
La politique et les actes de Philippe Saurel, pour l’instant très marqués à droite, ne semblent pas gêner pour autant les conseillers municipaux de la majorité comme par exemple Isabelle Marsala qui était présentée par Philippe Saurel pendant la campagne comme « Front de gauche ». Aucune voix ne s’est élevée ni n’a manqué pour approuver les déclarations et les actes décrits plus haut. Les élus de la majorité sont-ils plus sensibles aux déclarations du maire comme celles du conseil municipal du 2 octobre ? « J’ai été trois ans adjoint aux affaires sociales. Ça m’a beaucoup marqué. […] J’ai été passionné par les affaires sociales. Lorsque Hélène Mandroux [le maire précédent] m’a enlevé ma délégation… Mon cœur saigne encore ! » (vers 1h21 et 1h22 de la vidéo)
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(1) Rappelons au passage que Julie Frêche a quitté le groupe (vers 1h10 de la vidéo) d’abord présidé par Jean-Pierre Moure et aujourd’hui par Patrick Vignal et ne l’a toujours pas réintégré. Explication de l’élue : « C’est important que l’expression reste collective, que le groupe fasse trois personnes ou plus. La légitimité c’est Patrick Vignal qui l’a. Je ne voudrais pas m’exprimer et donner l’impression que chacun s’exprime à tue tête. Bien qu’on ne donne pas encore une image très unie, je ne voudrais pas en rajouter. » Visiblement Michaël Delafosse ne partage pas le point de vue de Julie Frêche puisqu’il a répondu à nos questions.
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8 commentaire(s)
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à 21 h 52 min
Merci Jacques-Olivier pour cet article comme toujours sérieux et consistant. Cela étant, et pour provoquer peut être des réactions ou de futurs articles, que signifie vraiment, au delà de la communication et des effets d’annonce sans suite, être un maire de droite ou de gauche ? Quelles décisions et quels résultats les différencient, et quels services publics locaux sont « sans étiquette politique »? Les exemples de l’article ne m’ont pas tous convaincu à 100%.
Pour que mon commentaire soit clair : j’ai sans hésitation voté pour la liste Saurel aux municipales, un peu pour le programme (télégraphique et parfois sans grande consistance) et beaucoup par ras le bol de l’équipe officielle du PS qui – exemple parmi 1000 autres – a eu le culot de laisser M. Robert Navarro s’afficher au 1er rang des meetings (malgré un programme plus séduisant sur la forme et sur le fond). Pour autant, je vote systématiquement « plus à gauche » aux élections nationales et européennes, la ou par exemple se trouvent les pouvoirs législatifs – ce qui n’est pas le cas dans les Collectivités.
Bref, peu m’importe à la limite d’avoir un maire « de droite » ou « de gauche » tant un certain nombre de politiques publiques locales et de projets de territoires dépassent ces clivages nationaux. Voir le passage en régie municipale pour la gestion de l’eau dans des agglomérations « de droite » (Nice, Bordeaux …) alors que Lyon a prolongé la DSP !
Autre exemple, lorsque l’élu d’opposition UMP cité dans l’article déclaré que la propreté est une priorité de droite ! Pourtant, à Montpellier, les espaces publics les moins propres et les moins entretenus par les services municipaux ou Nicollin sont dans les quartiers les plus modestes … c’est contradictoire avec la définition d’une politique de gauche dans l’article. Habitant Gambetta – Figuerolles, je constate quotidiennement l’état d’insalubrité croissante des rues. J’applaudirais si la municipalité arrivait à agir sur ce point. Ce seront donc des applaudissements de droite ? Le même raisonnement pourrait se faire sur la sécurité : les échanges de coups de couteau (ou de feu) entre dealers ne se passent pas dans les beaux quartiers de Montpellier. Le besoin de sécurité et de tranquillité publique ne serait-il pas un marqueur de gauche, tant les plus modestes sont les plus proches géographiquement et les plus vulnérables aux actes et comportements violents à Montpellier ?
à 21 h 55 min
Promis, pour mon futur (et deuxième) commentaire sur Mj, je frapperai un revers moins long.
à 23 h 15 min
La question n’est pas de s’attaquer à la sécurité ou à la propreté mais bien d’en faire une priorité et un élément important de sa communication alors que la réduction des inégalités et le travail pour améliorer la condition des plus pauvres ne semble pas en être une.
De plus, on verra à la fin du mandat, si, au delà de la communication, quand l’équipe en place parle d’améliorer la propreté, elle pense plutôt au centre ville ou aux quartiers populaires.
On peut aussi décider que la gauche et la droite ne veulent rien dire au niveau local. Problème : pourquoi Philippe Saurel ne cesse-t-il de dire qu’il est « socialiste tendance Jean Jaurès » et que sa liste était « citoyenne divers gauche et écologiste » ?
NB : je ne classerai pas le maire et président du Grand Lyon, le PS Gérard Colomb, à gauche… Et je ne dis pas que Jean-Pierre Moure, s’il avait été élu, aurait fait une politique plus à gauche que Philippe Saurel.
à 9 h 37 min
Votre titre comme le fond de l’article posent la question en termes délibérément politiques, en référence à des « marqueurs » objectifs (de gauche), proposés par des chercheurs indépendants. Un travail de journaliste qui mérite d’être salué. Pas sûr que la grande majorité des électeurs se positionnent, par les temps qui courent, sur ces marqueurs. Il y en a d’autres qui se prêtent difficilement à une analyse et appartiennent davantage à l’irrationnel ou aux comportements collectifs. Sont-ils « de droite » plus que « de gauche », il et difficile de le déterminer, bien que j’incline à la 1ère hypothèse.
Le nouveau maire et incontestablement un « petit roi de la com’ ». Une communication réactive, omniprésente, continue et plutôt bien ciblée (quasi-sarkozyste…) envahit les espaces traditionnels sans négliger les réseaux et autres vecteurs. Il « diffuse » un incontestable charisme auprès de ses proches comme de ses publics, par une certaine modestie des postures, un martelage de son « humilité » d’élu toujours au service de tous; par quelques atypismes comportementaux et par un volontarisme un peu boy-scout qui occulte le politique pour privilégier l’action. Enfin, il assume totalement sa majorité municipale très hétérogène : elle pose une image de rassembleur qui s’inscrit habilement dans un « air du temps » de défiance très anti-partis et anti-politiques. Nombreux sont les électeurs – et pas mal d’élus municipaux – qui réagissent en « groupies » au message « nous allons faire la politique autrement, ici à MTPL et faire école (!).Tout cela ne fait certes pas un programme, ni même une ligne d’action, mais, pour l’instant ça fonctionne…Pas sûr que Jaurès y aurait retrouvé ses petits.
à 15 h 48 min
Pour mémoire, la position du NPA 34 sur l’élection de Saurel suite à la campagne des municipales menée par ledit NPA avec Montpellier sociale, écologiste et solidaire :
http://npaherault.blogspot.fr/2014/04/montpellier-saurel-elu-maire-par-un.html
à 23 h 07 min
Juste une petite , concernant la gratuité des activités périscolaires. Il est un peu rapide selon moi d’affirmer que cette gratuité serait de droite comme l’ordinateur à 1€, etc.
A ce train là, l’école gratuire pour tous, serait également une mesure de droite, et l’on devrait faire payer la scolarité aux parents en fonction de leur revenu (ce que font en partie les écoles privées).
Les activités périscolaires doivent être une ouverture pour les enfants, un moment commun hors cadre purement scolaire. Si on les fait payer, les riches peuvent préférer prendre des babysitter ou payer aux bambins d’autres activités « plus qualitatives ».
On doit déjà déplorer le fait que certains créneaux associatifs (payant et plus cher) se soient fixés sur les temps d’activités périscolaires (si t’es pauvre tu restes aux TAP, si t’as les moyens tu va à l’école de musique / tennis, etc. ).
Tout ça pour dire, que la gratuité des TAP est à mon avis une mesure de gauche au sens du vivre ensemble, tout comme l’école… Tout comme le NPA s’oppose à la perte d’universalité des allocations familiales : le bénéficiaire devant être l’enfant, pas la famille. Comme l’école publique, gratuite.
à 7 h 23 min
Ce que dit Emmanuel Négrier sur cette question : » Dans la logique d’équité sociale, une politique de gauche tient compte, autant que faire se peut, des ressources des citoyens dans la proportionnalité des politiques qui leur sont adressées. Ce qu’on peut appeler, jusqu’à un certain point, la discrimination positive. À ce titre, la gratuité des livres scolaires est une mesure de droite. Comme l’ordinateur portable ou le TER à 1€. ». C’est ici.
à 23 h 57 min
Peu importe le vote de Saurel sur le TCE, c’est celui d’un simple citoyen. Par contre, il prend des décisions, et je le classerai nettement à droite, car il tranche en faveur des gens qui utilisent l’immobilier pour s’enrichir, contre ceux qui l’utilisent juste pour se loger.
Exemples:
1) Refus de l’encadrement des loyers (comme s’ils n’étaient pas abusifs), de peur de réduire l’espoir de bénéfice, qui alimente la bulle immobilière.
2) Nouveau-Saint-Roch: Saurel fidèle aux décisions de la SERM, des immeubles gigantesques, des services publics absents ou reportés à un futur très incertains (l’école: le jour où la SNCF aura déménagé sa direction régionale!)
3) le PLU actuellement à l’enquête: il abaisse fortement les exigences de logements sociaux (modification n°1).
Avant: 20% de 1000 à 2000m², 25% de 2000 à 5000m², 30% au-delà de 5000m².
Après: 20% de 1200 à 2500m², 20 à 25% de 2500 à 5000m², 25 à 30% de 5000 à 10000m², 30% au-delà.
(de tête et sauf erreur de calcul)