La Gazette de Montpellier s’est rabibochée avec la mairie

Deux pub de la municipalité dans l’édition de jeudi 11 février. Ça faisait bien longtemps que ce n’était pas arrivé.

Serait-ce la fin de la réduction drastique des publicités de la mairie dans l’hebdomadaire ? D’avril 2010 à janvier 2011, la ville de Montpellier n’a fait paraître que 6 pages et demi dans La Gazette de Montpellier, contre 40 de avril 2009 à janvier 2010. Et que voit-on dans l’édition hier ? Deux demi-pages de publicité municipale. Y-aurait-il du rabibochage dans l’air ? Christian Assaf, directeur de cabinet du maire Hélène Mandroux s’étonne d’abord : « On s’est rabiboché ? » Avant de reconnaître : « On va dire que les relations sont plus détendues qu’avant. »

Est-ce pour ça que la publicité a fait son retour ? « Elle n’est jamais complètement partie, rappelez-vous, vous avez fait un article là-dessus, répond Christian Assaf. On va dire qu’on assiste à une normalisation de nos relations. Je ne sais pas ce que ça va traduire. » Le suspense est à son comble. En tout cas, il y a une chose qui n’a pas changé, c’est la dérogation accordée à La Gazette pour afficher sur sa façade des immenses publicités comme celle visant à promouvoir les stations de ski de la région qui est restée environ deux mois à partir de fin novembre 2011. La réglementation prohibe pourtant ce genre d’affichage dans le centre historique.

On vous re-cite, pour le plaisir, le passage du livre d’Hélène Mandroux (1) que Pierre Serre, le patron de La Gazette, s’est plu à mentionner quand il a annoncé (La Gazette, 28/10) la sanction de la mairie à l’encontre de son journal : “L’information ne devrait pas être soumise aux lois de l’argent. Il y a danger dès lors que les médias sont tributaires du financement ou du bon vouloir du politique. Conditionner des annonces publicitaires aux contenus rédactionnels, c’est le contraire de la liberté de la presse.” (p 165)

Pierre Serre n’a pas encore annoncé à ses lecteurs la levée de la sanction. C’est pourtant une information plus importante que la sanction elle-même. C’est en effet maintenant que les lecteurs vont devoir être attentifs pour voir si La Gazette est toujours aussi incisive envers Hélène Mandroux qu’avant. Montpellier journal a bien l’impression que l’hebdomadaire s’est plutôt adouci. Que voulez-vous, il faut bien faire bouillir la marmite.

La seule ressource de Montpellier journal ?
Les dons de ses lecteurs.

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(1) Maire courage, entretiens avec Jean Kouchner, Au Diable Vauvert, octobre 2010, 265 pages, 18 €