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Le Vendredi 14 janvier 2011 à 23:47

Le sud de la France cible à risques pour l’exploration du gaz de schiste


Risques considérables pour l’eau, l’air, la santé des populations et les paysages. Et donc risque de révolte populaire. On n’a pas fini de parler de cette nouvelle ressource énergétique qui pourrait être présente dans le sous-sol de l’Hérault, de l’Aude, du Gard, du Larzac, de la Drôme, de la Provence, etc. La société Total et le ministère de l’écologie se veulent rassurants. José Bové et d’autres ne sont pas du tout convaincus. La résistance s’organise avec notamment la signature d’une pétition qui a recueilli près de 3000 signatures en trois jours pour demander un débat public et un moratoire.

En jaune les permis d'exploration accordés (source : Bureau d'exploration-production des hydrocarbures) Dans cet article, vous allez lire des informations que vous n’aurez pas lues ailleurs. Pensez à faire un don à Montpellier journal s’il vous a intéressé.

Gaz de schiste (« shale gas » en anglais), quésaco ? Si on dispose de 1h40, on peut regarder le documentaire Gasland qui présente les dégâts causés par l’exploitation du Gaz de schiste aux États-unis. Mais attention ! Si vous commencez, vous risquez d’aller jusqu’au bout tellement le film de Josh Fox, primé au festival de Sundance, est saisissant. Pensez à faire un don si vous n’achetez pas le DVD. Si vous avez moins de temps ou si vous voulez en savoir plus sur ce qui se passe dans la région, continuez la lecture.

À plus de 2000 m sous terre
Le gaz de schiste n’est pas comme le gaz conventionnel. Pour l’exploiter, il ne suffit pas de forer à la verticale jusqu’à une poche. Il est emprisonné à plus de 2000 m sous terre dans du schiste. Des entreprises états-uniennes ont mis au point un procédé dit de « fracturation hydraulique » permettant d’exploiter ces gisements dont les réserves mondiales seraient colossales et donc très convoitées.

L'application pédagogique d'Owni sur la fracturation hydrauliqueProblème, ce procédé nécessite d’énormes quantités d’eau (plusieurs milliers de m3 par fracturation soit plusieurs centaines de camions) injectée sous forte pression au niveau du schiste. Selon le site Owni, un puits pourrait être fracturé jusqu’à 14 fois. Du sable et de nombreux produits chimiques sont aussi ajoutés à l’eau dont une partie reste au fond du puits. L’autre partie est pompée au début de l’exploitation et doit ensuite être retraitée.

D’où les problèmes rencontrés aux États-unis et montrés dans le film Gasland. Comme la scène hallucinante de l’eau du robinet qui s’enflamme car le gaz semble être passé dans l’aquifère puis dans le puits de la maison (vers 8’30″) :

Il y a aussi de l’eau et des rivières polluées par le gaz et les produits chimiques ajoutés pour la fracturation, des norias de camions pour acheminer la logistique et l’eau, des hommes et des animaux malades, de l’eau livrée par des camions aux riverains pour remplacer l’eau du robinet devenue inutilisable. Le nombre de camions est d’autant plus sensible qu’il faut un grand nombre de puits pour exploiter un champ, de 10 à 15 au km2 selon Roland Vially de l’Institut français du pétrole ( Co2 mon amour, France Inter, 8/01). Voir aussi la carte du comté de Garefiel aux États-Unis cité par Owni où chacun des points blancs est un puits. Josh Fox a réalisé le décompte du nombre de camions nécessaires pour un seul puits du début à la fracturation. Il est arrivé à un total de 1150. Regarder l’extrait (vers 4’30″) :

La question des produits chimiques utilisés est sensible. La fin du film Gasland montre un échange peu cordial, en juin 2009, entre un représentant de Chesapeake energy (Mike John) et une élue démocrate du Colorado (Diana DeGette) sur le refus de Chesapeake de déclarer, dans la loi pour une eau potable de qualité (Safe drinking water act), la liste des produits utilisés. Notons au passage que Total vient d’annoncer la signature d’un accord en vue de la création d’une joint venture avec Chesapeake. Autre question sensible : que faire de l’eau pompée ? Une chose est sûre, les stations d’épuration domestiques ne sont pas conçues pour. Regarder l’extrait (vers 6′) :

La zone de Montélimar englobe notamment le karst du Lez,
le réservoir d’eau de Montpellier

Une zone de près de 10 000 km2
Des questions auxquelles pourraient avoir à répondre les entreprises qui ont obtenu un permis de recherche pour différentes zones en france. Comme celles au nord de Montpellier appelées Nant, Montélimar, Villeneuve de Berg, Nîmes, Plaine d’Alès, Bassin d’Alès et à l’ouest, Plaines du Languedoc [les liens renvoient aussi vers des cartes]. Les zones les plus étendues sont les trois premières pour un total de près de 10 000 km2. Il y a aussi les Plaines du Languedoc dont le permis a été obtenu en octobre 2009 et pour laquelle son détenteur, l’entreprise Lundin affirme chercher du pétrole plutôt que du gaz même si Alain Buisson, son directeur exploration affirme à Montpellier journal ne rien exclure. Les permis délivrés précisent simplement « hydrocarbures liquides ou gazeux ». Tout est donc possible. Si le sol le veut. Les deux principales entreprises détentrices de permis sont le français Total et le texan Schuepbach. Soulignons enfin que la zone de Montélimar englobe notamment le karst du Lez, le réservoir d’eau de Montpellier.

On en est encore au début de la phase d’exploration s’empresse-t-on de souligner chez Total et au ministère de l’écologie – qui a perdu la compétence énergie lors du remaniement de l’automne. Et puis la France n’est pas le Far-west ni même les États-unis d’aujourd’hui. Il y a déjà une différence fondamentale entre les deux pays : là-bas, le propriétaire d’un terrain est aussi propriétaire du sous-sol. En France, c’est l’État qui est propriétaire. D’où la délivrance de permis et donc, probablement, plus de contrôles.

« Premier forage probablement pas pour cette année »
Où en est-on aujourd’hui ? Chez Total on affirme en être encore à la phase d’étude en laboratoire de carottages effectués il y a 30 ans. Puis viendra le temps du travail sur le terrain où les géologues se rendront sur place pour faire des « études d’affleurements de surface ». Par la suite, « on peut envisager un premier forage d’exploration mais ce ne sera pas tout de suite et probablement même pas pour cette année, déclare-t-on au service de presse de Total. C’est important de rappeler que, quand on parle d’exploration, on est dans une industrie de long terme. On ne va pas voir demain arriver de multiples puits pour de la production. »

« Il n’est pas du tout impossible qu’on recoure
à de la fracturation des roches »
(Total à propos des forages d’exploration)

Et ensuite ? « Vient la phase du forage. Le programme de travail sur lequel on s’engage sur ce permis [Montélimar], c’est un maximum de trois forages d’exploration durant les 5 ans [durée de validité du permis]. Ensuite c’est une validation technique. » À des citoyens qui s’étaient inquiétés des problèmes environnementaux potentiels, le cabinet de la ministre de l’écologie avait répondu par mail (1) : « Les forages à réaliser sont des puits de reconnaissance faisant appel à des techniques classiques. » Cette information est démentie par Total – au temps pour la crédibilité future du cabinet de la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet – qui déclare à Montpellier journal : « Aujourd’hui on ne sait pas comment on va forer mais il n’est pas du tout impossible qu’on recoure à de la fracturation des roches pour valider les différentes hypothèses. »

Il faut aussi préciser que si on se base sur les engagements financiers indiqués sur les permis qui donnent une indication sur l’ampleur de l’exploration prévue sur la zone, ce serait les zones de Montélimar et Villeuneuve-de-Berg qui seraient les plus prometteuses avec respectivement 37,8 M€ et 39,93 M€. Pour toutes les autres, y compris celle de Nant qui couvre le Larzac, on est dans des engagements beaucoup plus faibles (moins de 4 M€).

« Nouvelle folie industrielle »
En tout cas, si Total ou d’autres creusent, ces forages pourraient être aussi l’occasion, pour les citoyens qui demandent des comptes, de roder leur contestation. À moins qu’on n’en arrive pas là. Car une pétition vient d’être lancée pour exiger « un débat public avec la société civile, les élus locaux et nationaux, pour dresser un inventaire complet des conséquences environnementales, sanitaires, économiques et sociales de cette «nouvelle folie industrielle». » Et de demander : « Un gel immédiat des prospections et la suspension des permis de recherche de gaz et pétrole de schiste sur l’ensemble du territoire français. » Un peu comme celui décidé par l’état de New-York pour éviter toute « contamination potentiellement dangereuse de la fourniture en eau de l’état ».

Cap 21, Europe écologie Les verts, le Parti de gauche demandent la même chose que la pétition. Le NPA et le PC semblent n’avoir pris que des positions locales. Sollicitée pour connaître sa position, l’UMP n’a, quant à elle, pas rappelé Montpellier journal. Au PS, Laurence Rossignol, secrétaire nationale en charge de l’environnement nous dit que son parti « est en train de travailler dessus » et d’ajouter : « Ma position c’est que c’est une source d’énergie dont les conditions d’extraction sont telles qu’il faut être extrêmement réservé et prudent avant de considérer qu’on a trouvé là l’alternative à nos problèmes d’émission de gaz à effet de serre et de diversification de nos sources d’énergie. » Et sur le débat public et le moratoire, quelle position du PS ? « Débat public, oui, ça me paraît nécessaire. Et le moratoire est ce qui correspond le mieux à la mise en oeuvre du principe de précaution. » À suivre, donc. Au conseil régional du Languedoc-Roussillon, Yves Pietrasanta, vice-président en charge… de l’environnement n’a pas rappelé Montpellier journal.

Du côté des députés, ce n’est pas la grande agitation
José Bové, député européen (Europe écologie) de la région, en pointe dans le mouvement de contestation, fait partie de ceux qui demandent aux maires de prendre des arrêtés municipaux pour interdire les forages. Du côté des députés, en revanche, ce n’est pas la grande agitation. Montpellier journal en a contacté plusieurs de la région. André Vezinhet (PS), par ailleurs président du conseil général de l’Hérault et Jacques Domergue (UMP) n’ont pas donné suite au message de Montpellier journal. Jean-Pierre Grand (UMP), Kleber Mesquida (PS), n’avaient jamais entendu parler des gaz de schiste. William Dumas (PS, Gard) en a entendu parler par la presse mais « n’a pas plus de précisions » à nous donner. Robert Lecou (UMP) a « entendu des échos dans la presse » mais se dit « franchement pas au coeur du sujet » et précise : « Vous êtes le premier à m’en parler directement. »

Il y a au moins trois députés qui se préoccupent de la question à propos de laquelle ils ont posé des questions écrites à l’Assemblée. Il s’agit de Jean-Louis Bianco (PS, Alpes de Haute Provence) qui demande notamment au ministre de l’industrie « de bien vouloir lui faire savoir l’état d’avancement des recherches en France, leur coût précis, la manière dont le Gouvernement compte y associer les élus et les représentants associatifs et, surtout, l’ensemble des mesures de sécurité prévues pour garantir la protection de l’environnement pour ce type d’exploitation particulièrement risquée. »

« Conflits et nuisances particulières »
Il y a aussi François-Michel Gonnot
(UMP, Oise) qui « se demande néanmoins si le Gouvernement ne devrait pas réfléchir, dès à présent, sur les conditions particulières qui devraient être mises à leur exploitation, et ceci afin d’éviter les difficultés, les conflits et les nuisances particulières que cette exploitation pose, notamment aux États-unis et au Canada. » Et enfin Jean Tiberi (UMP, Paris) qui écrit : « Ces perspectives pourraient augmenter la production nationale de gaz et alléger d’autant les importations d’énergie. Il souhaite donc connaître les mesures d’incitation que compte prendre le Gouvernement afin d’encourager sur le sol national la recherche et l’exploitation de ce sous-sol minier. »

En tout cas, force est de constater que jusqu’à présent, l’information du public a été faite essentiellement par les militants et la presse. Sollicité, le ministère de l’écologie n’a pas répondu sur l’organisation éventuelle d’un débat public ni sur les raisons pour lesquelles il n’avait pas communiqué sur l’attribution des permis. Même Total avait publié un communiqué après l’obtention des permis. Du côté de la préfecture de région, c’est aussi silence radio mais ce n’est pas de cette institution qu’il faut attendre une grande transparence. Même si elle dépense pourtant pas mal d’énergie et d’argent pour faire de la communication. Sa communication et aussi celle du préfet.

Décret du préfet
C’est pourtant la même préfecture via la direction régionale de l’environnement (Dreal) qui devrait instruire les dossiers de demandes de forage d’exploration qui sont codifiés par le décret 2006-649 du 2 juin 2006 (voir notamment l’artile 6). Avant que le préfet ne prenne un décret pour l’autorisation du forage. La préfecture a dû aussi sans doute participer à la consultation sur les permis d’exploration. Mais elle s’est bien gardée d’en parler à la presse ou aux citoyens. Transparence quand tu nous tiens.

Total, en revanche, n’hésite pas, aujourd’hui, à communiquer et à répondre aux questions des journalistes. Et à bien souligner que « la préoccupation environnementale est prise en compte au moment où je vous parle », ou encore : « Si on doit lancer un projet de cette ampleur en France, on le fera de manière responsable. » Et sur l’organisation d’un débat public ? « On est toujours favorables à la discussion. » En revanche, la société est moins bavarde sur deux sujets. L’instauration d’un moratoire ? « Pas de commentaire à faire. » Un avis sur le film Gasland ? « Pas d’avis. »

« Logique de propagande »
José Bové le 25 février 2009 à Montpellier (photo : Xavier Malafosse)Faut-il faire confiance aux déclarations de Total ? José Bové répond : « Pour l’instant, on est uniquement dans la logique de propagande. Toutes les firmes pétrolières se sont jetées dessus. Maintenant qu’ils se rendent compte qu’il y a des problèmes, parce que la population n’aime pas être mise devant le fait accompli, forcément ils sont en train d’essayer de trouver un moyen de revenir. Si on regarde ce qui s’est passé aux Etats-unis et au Canada, la réalité est toute autre. Les problèmes posés par la fracturation sont des problèmes majeurs. »

Le militant démonteur du Mc Do de Millau et faucheur volontaire de champs d’OGM est-il prêt à recourir à ce type d’actions pour lutter contre les forages de gaz de schiste ? « L’idée c’est déjà de faire le travail d’information et de dire aux pouvoir publics : il n’est pas question de continuer sans ce débat large sur l’ensemble des problématiques. Ensuite, si demain il devait y avoir des forages de prospection, il faudra que les communes et les gens sur les territoires soient informés. Auquel cas, on verra quelle est l’attitude. Mais si le gouvernement s’entête à vouloir imposer ces forages de cette manière-là. Il est évident que les gens ne laisseront pas faire ces forages même de prospection. Il est trop tôt pour dire quelle forme prendrait cette mobilisation mais mobilisation il y aura, c’est certain. [...] Il est impossible théoriquement de faire des forages de prospection sans des arrêtés préfectoraux les autorisant. Il faudra bien qu’à un moment les choses soient claires sachant qu’en plus, on est sur des territoires où la question de l’eau est centrale et où les nappes phréatiques sont d’une fragilité extrême. »

Reste une question qui est rarement posée dans les articles sur ce sujet : cette ruée vers le gaz de schiste n’est-elle pas le reflet des besoins insatiables de nos sociétés et des individus consommateurs qui les composent de toujours plus de déplacement, plus d’objets, plus de viande dans l’alimentation, etc. ? Réponse de José Bové : « S’il n’y a pas un débat d’abord sur les questions d’énergie et sur les priorités aujourd’hui… Le principal problème, c’est le gaspillage énergétique. »

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► Voir aussi :

Animations pédagogiques sur la fracturation hydraulique :

En général :

Sur le retraitement de l’eau de fracturation :

Les informations administratives sur les permis :
(avec des cartes, source : Bulletins d’information du Bureau d’exploration-production des hydrocarbures)

et aussi :

____________
(1) L’authenticité du message a été confirmé à Montpellier journal par le ministère de l’écologie.

http://app.owni.fr/gaz/

Publié dans Environnement. Mots clés : , , , , , , .

11 commentaire(s)

Suivre les commentaires de cet article

  1. alain b said
    on 15 janvier 2011

    à 7 h 59 min

    Merci pour cet article très complet !

  2. Chantal VIALA said
    on 15 janvier 2011

    à 14 h 04 min

    Une conférence est programmée à Montpellier le vendredi 11 février 20 h
    au Salon du Belvédère, Corum
    « l’extraction des gaz de schistes, une terreur pour notre eau potable  »
    avec Andr CICOLELLA, Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement
    et Fabrice NICOLINO, journaliste enqu teur
    la conférence sera filmée
    Les Amis du monde Diplomatique

  3. Sunt said
    on 15 janvier 2011

    à 14 h 44 min

    Communiqué des Objecteurs de Croissance du Languedoc -Roussillon

    Nos territoires, nouveaux terrains de jeu des pétroliers

    Total, GDF Suez et Schuepbach Energy, s’apprêtent à explorer notre sous sol, sur une zone allant de Montélimar au Larzac en passant par l’Ardèche, le Gard, l’Hérault et la Lozère. Afin de monter une  »nouvelle usine à gaz » pour satisfaire leurs appétits de profits, mais sans nous informer des conséquences désastreuses pour notre environnement de cette nouvelle ruée vers l’hypothétique or gazeux.

    Car si nos sous-sols recèlent des milliards de mètres cube de gaz de schiste, ils ne sont pas faciles à extraire, et la technique pour les ramener à la surface est délicate et surtout très nuisible à l’environnement. La fracturation hydraulique horizontale, ainsi que le pompage, nécessitent un puits tous les 200m, des quantités phénoménales d’eau additionnée de produits chimiques toxiques pour attaquer la roche, eau qui se trouvera ensuite aspirée en même temps que le gaz vers la surface et à travers les nappes phréatiques… Sur le plan environnemental, le gaz de schiste est au gaz naturel ce que les sables bitumineux sont au pétrole: un désastre environnemental, un saccage des terres agricoles, un coût d’extraction élevé, un gaspillage d’une ressource rare et la pollution de nos réserves en eau.

    Les Cévennes minières seront particulièrement visées sous prétexte d’une revitalisation des anciens puits d’exploitation, ajoutant de nouvelles plaies aux graves dégâts écologiques jamais réparés, ni par leurs auteurs, ni par les trop pauvres municipalités concernées.

    Pourquoi alors un tel empressement ?

    Parce que sans jamais l’admettre, ni surtout l’anticiper par une diminution de la consommation, les pétroliers savent que la ressource pétrole s’épuise et qu’il leur faut trouver de nouvelles réserves d’énergie à exploiter. Pour cela ils envisagent, comme aux USA et au Canada, de doubler en 10 ans notre consommation de gaz, et tant pis pour les générations futures ! On comprend pourquoi, l’ex Ministre de l’environnement, JL Borloo, n’a pas fait intervenir le principe constitutionnel de précaution et a accordé en toute discrétion les permis d’exploration. Car  »il ne faudrait pas casser le projet industriel en imposant trop de normes environnementales ».

    Une nouvelle fois, nos vies valent moins que leurs profits…

    Sortir de la dépendance énergétique pour aller vers l’autonomie et à la sobriété : un principe de responsabilité !

    Plutôt que cette fuite en avant énergétique, c’est par une modification de nos comportements et usages que nous préserverons nos territoires. Comment nos quartiers, villes et villages peuvent-ils réduire leur consommation d’énergie et parvenir à l’autonomie énergétique et à l’autosuffisance alimentaire, tout en préservant les ressources naturelles ? Comment passer de la dépendance au pétrole à la résilience locale ? C’est là tout l’enjeu d’un projet de Territoires en transition.

    Redonner la parole aux habitants de nos territoires.

    Il est fondamental de décider collectivement de l’exploitation de nos ressources, et l’importance de cet enjeu nécessite une large consultation publique visant entre autres à décider de notre avenir énergétique.

    Nous demandons donc que le gouvernement français, les régions et communes concernées ordonnent un moratoire complet sur l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste. En attendant, nous appelons à la création de collectifs locaux de résistance et d’une coordination nationale de vigilance pour nous opposer à toute tentative de commencement de travaux d’exploration.

    contact-langued_oc@ml.les-oc.info

    http://objecteursdecroissance-lr.fr/

  4. bug-in said
    on 19 janvier 2011

    à 9 h 52 min

    Merci ! Il me manquait quelques informations, sur les coins concernés par les plaines du languedoc notamment.

  5. Jacques-Olivier Teyssier said
    on 19 janvier 2011

    à 15 h 51 min

    @bug-in : de rien, n’hésitez pas à faire un don.

  6. BORG Hubert said
    on 19 janvier 2011

    à 23 h 33 min

    D’abord félicitation à J.O. Teyssier pour la qualité de son article une fois de plus très bien argumenté et très précis.

    La menace de l’explotation minière des gazs de schistes n’est pas à prendre à la légère.Il s’agit de notre vie quotidienne que certains voudraient monnayer.

    S’agissant des permis du secteur de Nant(Aveyron),il convient de considérer que pour atteindre les zones exploitables, les forages devront traverser le karst rpofond;et s’enfoncer au delà de 3000m.
    Cette intrusion dans l’impluvium qui collecte les eaux des bassins versants seules ressources en eau des populations sera modifié inévitablement par ce viol de l’environnement naturel.Et l’eau se diffuse partout…
    L’injection de fluides chimiques hautement toxiques:hydrocarbure,métaux lourds,combinaisons chimiques etc ,sous haute pressions avec des adjuvants corrosifs d’acide ou d’explosifs de dilatation de type brizhstar représente un hiroshima écologique sans précédent.Les causses notamment le Larzac et ses satellites rapprochés ne supporteront pas en terme d’impact sur les écosystèmes ce type de modifications consécutives à une spéculation industrielle soutenues des espaces naturels sensibles.
    Les risques sismiques liés à cette programmation virulente des industriels existe.
    Mais la pollutions des eaux souterraines à moin de 250m demeurent inelluctables à très court terme.
    Aussi avant qu’il ne soit trop tard,avant que l’on sacrifie les populations locales dans ce projet gouvernental qui deviendra un crime contre l’Humanité,il faut se souvenir que c’est un ministre de l’écologie,Boorloo pour ne pas le citer qui a autoriser de part sa signature ce futur drame écologique.
    Plonger de la sorte le Vivant vers la solution finale avec ce concept de gaz de schiste,sans se prémunir d’informer les populations dans une démocratie relève d’un crime contre l’Humanité.
    Sur le Larzac là où nous sommes très inquiet,car la zone est mitiralisée,non ouverte au public. »le Camp militaire du Larzac » sera sans doute le laboratoire expérimental si les autorités gouvernentales ne reviennent à la raison.
    L’eau qui brûle et qui est empoisonnée existe déjà au Canada et au USA.
    Tout le monde le sait maintenant.
    On sait ce que donne les émeutes de la faim,mais les émeutes de l’eau celles qui vont précéder le suicide collectif que certains apprentis sorcier nous préparent seront terrifiantes.
    Le message est clair l’eau :
    n’est pas une marchandise pas plus que le Causse du Larzac et nous non plus!
    L’avenir des énergie réside dans le renouvennable voilà la solution alternative pour éviter qu’il y ait de l’eau dans le gaz!!!!!!
    Hubert Borg
    spéléogue professionel carte minisbistérielle N°3498ED0151
    Porte -parole du collectif unitaire de la défense de l’eau souterraine du Larzac Sud.

  7. Harpoceras said
    on 21 janvier 2011

    à 15 h 58 min

    Vous êtes totalement irresponsable de publier de telles sottises. Je suis géologue et je sais comment forer en respecatnt les aquifères traversés.
    En France, on a un Code Minier et des administrations qui étudient, puis valident, puis contrôlent les programmes.

  8. bug-in said
    on 21 janvier 2011

    à 16 h 37 min

    @Jacques-Olivier Teyssier sans problème… dès que j’aurai un travail :s

  9. Jacques-Olivier Teyssier said
    on 21 janvier 2011

    à 18 h 03 min

    @Harpoceras : à qui vous adressez-vous ? À l’auteur de l’article ou à un commentateur ?

  10. ds said
    on 21 janvier 2011

    à 20 h 02 min

    @Harpoceras : si vous êtes géologue, soyez scientifique, démontez point par point l’article si vous en êtes capable et si c’est possible. L’article de monsieur Teyssier est sérieux, argumenté et intéressant. Il faut essayer de se mettre un minimum à son niveau, le débat y gagnera.

  11. strey chantal said
    on 21 janvier 2011

    à 20 h 30 min

    aprés une telle documentation je suis convaincue qu’avec l’exploitation du gaz de schiste nous allons »couper la branche sur laquelle nous sommes perchés ».C’est criminel !Nous ne ous laisserons pas faire!Tenez moi informée de toute réunion,manifestation,et de tout acte de désobeissance civile.Nous lutterons et nous gagnerons.