Frêche va-t-il « offrir » un nouveau centre d’entraînement à son ami Nicollin?

Le président du club de foot de Montpellier se voit déjà acquérir une partie du domaine de Viviers que l’agglo de Montpellier, présidée par Georges Frêche vient d’acheter. Celui-ci va-t-il « faire un prix » à son partenaire de belote et lâcher une parcelle d’un « espace remarquable » selon les propres termes de la collectivité ?

Au moment de sa cure avec Georges Frêche en Savoie, fin avril-début mai, Louis Nicollin, le président du MHSC, le club de foot de Montpellier, a eu une idée. « Je veux surtout construire un centre d’entraînement. Avoir nos propres installations me paraît primordial. Peut-être à Mauguio mais plus sûrement à Clapiers-Jacou. Les terrains sont moins chers là-bas. Il y a une opportunité. Je pense que ça pourrait se faire assez rapidement. » (Midi Libre, 2/05) Donc si on comprend bien, Louis Nicollin a flairé une bonne affaire à réaliser à Clapiers-Jacou.

« J’espère pouvoir les négocier entre 1 et 2 M€ »
Le 20 mai, le président du MHSC se fait plus précis, toujours dans Midi Libre : « On a trouvé du côté de Jacou – Clapiers [...] Les terrains appartiennent à l’agglo et j’espère pouvoir les négocier entre 1 et 2 M€. C’est une vieille maison de maître, dans les vignes. Les travaux représenteront un investissement plus lourd mais on peut le faire en plusieurs tranches. [...] On serait propriétaire, ce serait bien. » Car aujourd’hui, le centre d’entraînement du club est hébergé sur le site de Grammont, propriété de la ville de Montpellier.

Notons aussi que Louis Nicollin est bien renseigné sur les acquisitions de la collectivité. Car une semaine plus tard, le conseil d’agglo du 27 mai vote l’achat du domaine de Viviers qui s’étend sur les communes de Clapiers, Jacou, Assas, Teyran pour un montant de 4,5 M€. La délibération stipule : « Le domaine de Viviers constitue un espace remarquable  de près de 200 ha d’un seul tenant. Il est le dernier des grands domaines du Montpelliérais situé sur le territoire communautaire. [...] La moitié du domaine est couvert de bois et un tiers était planté en vignes et oliviers. Son caractère exceptionnel et réputé sur le plan viticole lui a valu d’être convoité par nombre de promoteurs, désireux de voir s’ouvrir à l’urbanisation les terres agricoles dans un cadre boisé à haute valeur paysagère. »

« Les liens entre les deux personnages sont nombreux »
Lors du vote, Jean-Pierre Moure qui préside la séance en l’absence du président Frêche, déclare : « Ça permet de réhabiliter le mas du Viviers pour lui permettre d’accueillir des infrastructures d’intérêt communautaire dans les domaines environnementaux, culturels ou sportifs. » Tout en restant prudent : « Le contenu de ce secteur géographique sera appréhendé dans les semaines qui viennent. » Une question se pose : la cession d’une partie du terrain a-t-elle d’ores et déjà été décidée par Georges Frêche lors d’une partie de belote avec son ami Louis Nicollin ? Au delà de cette deuxième cure partagée (la fois précédente c’était au Pays basque), les liens entre les deux personnages sont nombreux : marchés des déchets et du nettoiement, subventions de la région et de l’agglo au MHSC, mise à disposition du stade de la Mosson, actionnariat de l’entreprise Nicollin du MHRC, l’équipe de rugby de Montpellier, etc. Reste à savoir si c’est l’intérêt des habitants de l’agglo de voir une partie du domaine de Viviers vendue à une entreprise privée fut-elle sportive.

Photo : conseil d’agglomération de Montpellier le 27 mai 2010 (Mj)

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