Skip to content


Le Mardi 11 septembre 2012 à 16:22

« Montpellier, capitale des retraités ? »


C’est le titre un brin provocateur d’un article publié sur le site Gumguts. L’association du même nom qui revendique 300 adhérents et une quinzaine de bénévoles, organise notamment des concerts dans des lieux privés, entend dénoncer « une politique anti-jeunes » de la municipalité (PS-PC-Modem).

Campagne de publicité de la mairie de Montpellier sur les nuits montpelliéraines, mai 2006 (montage : Gumguts)Campagne de publicité de la mairie de Montpellier sur le silence, été 2012 (montage : Gumguts)

C’est ce qu’on appelle un texte rentre dedans. Très politique même pour une association culturelle. Gumguts dénonce en effet pêle-mêle la politique de la ville en matière de silence et la campagne de pub diffusée cet été (« Appréciez le silence »), la fermeture de certaines épiceries de nuit entre 2 et 6h du matin, « la place Saint-Roch “nettoyée” tous les soirs », le « dernier carnaval des gueux où les CRS ont chargé les participants à 23h » ou encore l’intervention de la police à 21h30 lors d’un concert Gumguts

 Et de lâcher : « Les élus municipaux font tout pour transformer la cité languedocienne en un havre de paix pour retraités et autres bobos parisiens. Une nouvelle Aix-en-Provence, voilà ce qu’ils rêvent de faire de Montpellier. Exit les jeunes du centre ville et du Peyrou, exit les terrasses de bars, exit les salles de concerts qui tentent de faire subsister une vie culturelle indépendante ! Place aux rendements immobiliers. »

 Sollicitée pour une réaction, la mairie n’a, pour l’instant, pas donné suite.

La seule ressource de Montpellier journal ?
Les abonnements et les dons de ses lecteurs

Vers la page d'abonnement de Montpellier journal► Lire aussi :


Publié dans Accès libre, Brèves, Politique, Sécuritaire. Mots clés : , , , .

Un commentaire

Suivre les commentaires de cet article

  1. kle said
    on 17 septembre 2012

    à 1 h 04 min

    Il faudrait mettre en perspective l’opération grand coeur qui a radicalement changé la composition sociale du centre-ville.
    Je considère par ailleurs que 90 % de la ville est calme et qu’on n’avait pas besoin de faire en sorte que le centre le soit aussi. Si on dit que la liberté de rencontre et de faire la fête doit exister aussi pour ceux qui n’ont pas les moyens d’aller en boite il faut bien leur trouver un endroit. Les places du centre jouaient ce rôle mais aujourd’hui ce ne sont plus les mêmes habitants.
    Ces derniers veulent le beurre et l’argent du beurre: la jolie place mais sans le bruit. Or si je peux comprendre les paysans qui ne veulent pas qu’un aéroport ou une autoroute s’installe à côté de chez eux, j’ai du mal à imaginer des gens s’installer à côté de ce genre de lieu puis réclamer ensuite leur fermeture.
    Il devrait en être de même avec les places du centre-ville. Déménager vers les autres quartiers (aubes, beaux-arts, arceaux, gambetta…) ne change en rien les temps de déplacement, les loyers sont moins chers…
    Moralité: il y a une véritable politique anti-pauvres/jeunes de la mairie.

    Je vous invite aussi à lire ça pour en comprendre les enjeux (j’en coupe des bouts et avec une recherche vous aurez le texte intégral):

    Pascal NICOLAS-LE STRAT (Maître de conférences de science politique)

    Des citoyens indésirables

    Arrêtés anti-mendicité et nouvel hygiénisme urbain

    Ce texte a été rédigé en 1996 lors de la première « vague » des arrêtés anti-mendicité. Cette logique d’exclusion urbaine s’est poursuivie dans les années suivantes et chaque été a vu réapparaître son lot d’arrêtés anti-mendicité.

    Il est à craindre que les arrêtés anti-mendicité soient l’aboutissement logique et « naturel » des orientations urbaines défendues par les nouvelles métropoles régionales. On ne peut pas impunément, pendant des années, fonder le développement de la ville uniquement sur des critères de performance, de réussite commerciale et d’attractivité touristique sans que cette logique ne finisse par imposer sa loi.

    Ce type d’arrêté s’inscrit bien dans une continuité politique. Il est cohérent avec la décision des municipalités de livrer le centre-ville à l’affairisme commercial (les fameuses zones piétonnes), comme il est cohérent avec sa politique de communication. Les pouvoirs locaux prétendent que « leurs » villes sont devenues des territoires exemplaires de la réussite et de l’excellence, du « beau » et du « propre », et l’arrogance de ce discours finit par dénaturer toute leur vision politique.

    C’est cette même arrogance qui s’exprime dans l’arrêté anti-mendicité : il s’agit d’exclure les plus démunis et les moins performants, ceux qui ne répondent pas à l’idéal du « beau » et du « propre » que promeuvent les métropoles régionales.

    Montpellier est la ville de la pauvreté et des inégalités sociales (tous les indicateurs sociaux sont dans le rouge : plus forts taux de chômeurs et de RMIstes) même s’il est si facile, et certainement plus profitable électoralement, de stigmatiser les gens de passage – les étrangers.

    Les pauvres nuisent à l’image de la ville, il s’agit de les refouler à la périphérie. Les pauvres sont trop nombreux, il s’agit d’escamoter leur présence par un tour de passe-passe politique. Une catégorie de montpelliérains est célébrée et la municipalité déborde d’imagination pour vanter ses qualités et d’autres ne méritent que l’oubli et le silence.

    La municipalité veut assainir le centre-ville et supprimer tout ce qui pourrait en perturber le bon ordre commercial et affairiste, et la liste des troubles au nouvel ordre public urbain ne cesse de s’allonger : les manifestations et l’expression démocratique, la présence des pauvres et des précaires, les arts de la rue… Qui d’autres encore ?